La Dépêche de Kabylie : Le grand jour “J” est donc arrivé. Vous participez à la tripartite qui se tiendra aujourd’hui, peut-on savoir quels seraient les grands axes qui seront à l’ordre du jour ?ll M. Malki : Lors de cette réunion, il y aura des points qui sont inscrits par la Centrale UGTA, d’autres par les patronats et un point par le gouvernement. En ce qui nous concerne, nous évoquerons plusieurs dossiers qui ont trait essentiellement au pacte économique et social, au code du travail et au respect de l’exercice du droit syndical. Nous allons également profiter de cette réunion pour présenter le bilan que nous avons dressé sur la dernière bipartite UGTA-gouvernement qui s’est tenue les 4 et 5 septembre 2004. Ainsi, nous évoquerons les points qui sont relatifs à la sécurité sociale et à la médecine du travail, comme bien sûr nous allons remettre sur le tapis l’article 87 bis de la 90-11. Le gouvernement, de son côté, va évoquer le dossier des allocations familiales.Je suppose que l’article 87 bis relatif au SNMG va se tailler la part du lion des discussions. Quelles seraient vos propositions ?ll Effectivement, c’est un dossier très important, d’ailleurs c’est notre secrétaire général, M. Sidi Saïd, qui va le présenter. La Centrale UGTA demandera au chef du gouvernement de revoir cet article portant sur le SNMG. Car nous estimons que les travailleurs n’ont pas eu ce qu’ils ont espéré comme augmentation.C’est pourquoi nous exigerons de notre vis-à-vis de ne pas inclure les indemnités dans le SNMG. Ce dernier doit constituer le départ du salaire de base, sans aucune prime. Lors de la dernière bipartite avec le gouvernement, nous sommes arrivés à revoir à la hausse le SNMG, de 8 000 à 10 000 DA. Mais malheureusement, certains travailleurs n’ont rien bénéficié. A ce titre, nous partons avec des propositions et nous allons essayer d’arracher le maximum.Peut-on savoir si l’article 18 relatif à la loi organique portant sur le statut de la Fonction publique sur lequel vous avez divergé lors de la dernière bipartite sera à l’ordre du jour de cette tripartite ?ll Pour l’UGTA, le dossier est déjà clos. Il a été pris en charge par le gouvernement. Il reste seulement de le faire passer aux deux Chambres parlementaires. Ce que je peux vous dire, c’est que l’UGTA ne peut intervenir qu’après adoption de la loi relative à la Fonction publique dans le cadre du statut particulier des différents secteurs.Le pacte économique et social, par contre, sera à l’ordre du jour. Peut-on savoir qu’elle est votre vision par rapport à ce dossier ?ll Ce pacte revêt une importance primordiale à nos yeux. Car je tiens à vous signaler que l’UGTA n’a jamais cessé de le réclamer et ce, depuis 1995. Pour nous, le pacte veut dire l’instauration d’une entente entre les travailleurs, le patronat et le gouvernement sur une démarche économique et sociale. Notre objectif est d’arriver à l’issue de cette tripartite à installer un groupe de travail, issu des trois parties afin de sortir avec des résolutions susceptibles d’améliorer les conditions socioprofessionnelles des travailleurs. Notre objectif est de garantir le droit de ces derniers, la stabilité sociale et le développement économique ainsi que la préservation de l’emploi. Sur ce plan, nous sommes optimistes puisque le président de la République, lui-même, se dit favorable à ce processus.La privatisation, un des dossiers chauds qui ont fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours. Est-ce que le sujet sera, encore une fois, abordé ?ll Nous avons préféré ne pas inscrire les grands dossiers relevant de l’économie nationale telle la privatisation parce que nous avons jugé qu’il nécessite une longue discussion et étant donné que l’UGTA va essayer d’accompagner les réformes économiques et sociales, nous allons proposer à la chefferie du gouvernement d’organiser une bipartite pour discuter d’une façon plus approfondie de toutes ces questions. Nous espérons qu’il y aura une disponibilité, particulièrement du chef du gouvernement, pour que ces réformes soient appliquées dans la transparence. Nous estimons que la volonté politique de discuter et de dialoguer existe déjà.A l’occasion de l’anniversaire de votre organisation, M. Bouteflika avait déclaré qu’il ne reconnaissait que l’UGTA comme syndicat. Quel commentaire faites-vous ?ll L’UGTA est pour lui un partenaire privilégié pour discuter des droits des travailleurs. L’UGTA est le syndicat le mieux organisé, le plus fort. C’est celui qui a le plus d’adhérents au niveau national et dans tous les secteurs. Nous essayerons de nous adapter à la nouvelle situation. Nous allons débattre de tout cela lors de notre prochain congrès qui se tiendra le mois de février 2006.
Propos recueillis par Wassila Ould Hamouda