“La participation à l’élection présidentielle est une négociation monétaire”

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Il y avait également la présence de responsables du FFS à Tizi-Ouzou, des responsables de sections du FFS à Tigzirt, Mizrana, Iflissen, Makouda, Ouaguenoun, Boudjina, etc.

Dans son discours, l’orateur n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer la situation actuelle du pays et vilipende, le pouvoir politique en place et la majeure partie des partis politiques. Bien avant le début de cette conférence, une minute de silence a été observée à la mémoire des martyrs de l’Algérie et des victimes de Gaza dans la guerre que livre Israël contre ce peuple. Sur une banderole accrochée au-devant de la scène, écrite en arabe, nous pouvons lire “ Pour la promotion et le respect des droits de l’Homme, “le droit de respecter le choix du peuple sur sa destinée.”

A travers un discours pédagogique, Karim Tabou s’est étalé sur l’histoire des évènements et de l’évolution politique de l’Algérie depuis l’indépendance à ce jour. Selon le FFS, le système en place depuis 1962 est le seul responsables de tous les maux que connaît le pays. “Le système cultive la politique de l’organisation du désordre”, déclare Tabou. Et d’ajouter : “ Le pouvoir use d’un maximum de flou pour créer le vertige populaire dont l’objectif est de créer la démission collective du peuple.”

L’orateur est revenu sur l’arrêt du processus électoral en 1991, l’assassinat de Boudiaf, Kasdi Merbah, Smaïl Yefsah, qui selon lui sont des crimes politiques bien calculés. Au sujet de la violence au pays, il déclare : “ Ce pays fait face à une entreprise d’organiser la mort… Il existe de groupes islamistes armés et des groupes islamistes de l’armée”.

Il compare “ l’embargo actuel contre le peuple algérien (à) celui que subit Gaza.” Pour lui le pouvoir instrumentalise tout : “ La révolution nationale, les zaouïas, les ârchs, l’école, la révolution agraire, etc.”

Il a déclaré que “ le pays est une grande salle d’attente, chacun attend seul, sur fond de la corruption et de passe-droit.”

En passant par le contrat de Rome, les élection controversées de 1999, le conférencier a abordé le sujet de l’élection présidentielle prévue pour cette année et la révision de la Constitution. Sur ce dernier point, il déclare : “ Souvenez-vous qu’en 1999 et en 2004, Bouteflika a juré la main sur le Coran et devant le peuple algérien de respecter la Constitution !”

Et d’ajouter : “ Maintenant il faut croire à l’incroyable pour espérer une élection régulière.”

Au sujet de certains partis qui s’apprêtent a participer à cette élection présidentielle, Tabou déclare : “ Les partis sont libres de soutenir le pouvoir. Nous respectons leur choix, mais ce que nous condamnons et dénonçons c’est l’escroquerie politique, en tentant d’avoir un pied dans le système et un autre dans l’opposition.”

Enfin, il dénonce ce qu’il qualifie de négociation purement monétaire du “ combien ça coûte” que négocient certains postulants à cette élection.

Avant de donner la parole pour les questions-débats, Karim Tabou a appelé ses militants à “ sauvegarder la dignité politique du FFS.”

Parmi les questions, un jeune étudiant a soulevé l’affaire de l’assassinat de Messili et le silence du FFS. “Les autorités algériennes ont voulu politiser l’affaire. Notre silence est un choix, une démarche allant à l’encontre à la stratégie du pouvoir qui veut instrumentaliser le sujet. Il y a complicité entre les autorités françaises et algériennes dans cette affaire… Nous sommes attentifs, éveillés sur la suite de ce procès. A cet effet, les autorités des deux pays sont interpellées à faire toute la lumière sur cet assassinat.”

M. H.

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