Le centre-ville étouffe

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Ce petit bourg des années soixante et soixante-dix, l’ex-Mirabeau, fait partie de l’histoire presque ancienne.

En effet, profitant du boom de la construction dans la période 80 et 90, la petite localité paisible et vivable est devenue en très peu de temps une grande ville, la deuxième en importance après le chef-lieu de la wilaya. Ce dernier où l’espace constructible avait diminué, se déchargea sur la ville la plus proche et dépourvue de limites à la construction. En l’espace de quelques années, les cites HLM pousseront comme des champions et les lotissements résidentiels se multiplièrent tout autant. Cette extension de la ville qui en plus bénéficiait déjà de deux plus importantes unités économiques de la région que sont Cotitex et l’Onalait, va attirer un exode interrompu de population, source de tension sur les équipements et les infrastructures de la ville non conçus à cet effet.

Draâ Ben Khedda disposait d’un schéma classique des ex-localités coloniales, à savoir une longue rue principale où étaient agglomérées toutes les services de base ; une mairie, une agence postale, des écoles, un marché, des mosquées, des arrêts de bus, etc.

Et malgré l’érection d’une nouvelle ville au delà de la ligne de chemin de fer, l’essentiel des services n’ont pas été totalement délocalisés.

De même que le contournement de la ville par l’autoroute Alger-Tizi Ouzou n’a pas pu regler le problème d’espace. La ville demeure toujours confrontée aux problèmes de circulation des piétons et des automobiles. Les premiers éprouvent les pires difficultés à se mouvoir sur des trottoirs exigus et “squattés” par les commerçants légaux et illégaux, les seconds par contre voient à longueur de journée leurs nerfs mis à rude épreuve par les embouteillages et l’impossibilité de trouver une aire pour stationner.

A l’instar de la majorité des villes algériennes, Draâ Ben Khedda voit aussi son tissu urbain incapable d’absorber sa masse humaine.

C’est l’histoire classique de la bouteille dont le contenant dépasse le contenu !

Bouammar Ahmed

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