Le siège national de l’UGCAA a abrité, hier, une conférence de presse sur la contrefaçon et ses répercussions sur l’économie nationale. En effet, les produits contrefaits menacent sérieusement l’économie nationale et l’activité commerciale, d’autant plus que notre économie reste tributaire de l’importation qui est le premier facteur de ce phénomène. Lors de son allocution, M. Boulenouar a souligné que ce phénomène n’épargne aucun secteur : l’électroménager, les pièces de rechange et l’agroalimentaire, même les médicaments sont concernés à 10%, ce qui représente une perte annuelle de 500 millions d’euros, selon l’orateur. Les produits qui parviennent de Chine et d’Asie du Sud Taïwan, Taïlande… sont contrefaits à 50 %, de même que ceux qui viennent des pays européens de l’Est: Russie, l’Ukraine… Ce phénomène occasionne une perte de 30 milliards de dinars annuellement à notre économie. Les produits les plus touchés par la contrefaçon sont la cigarette à plus de 60%, la pièce détachée 50%, les produits cosmétiques 40%, l’habillement 30% et l’électroménager 12%. Les Douanes et les services du ministère du Commerce ont pu saisir pour l’année 2008 quatre millions d’articles contrefaits. 90% des produits contrefaits parviennent, selon le conférencier, du marché informel et de la commercialisation informelle, relative à l’importation informelle. Il y a lieu de savoir que sous d’autres cieux, la contrefaçon ne dépasse pas les 15 %, même chez nos proches voisins, alors que chez nous elle dépasse les 30 %, sans pour cela tirer la sonnette d’alarme. Ce climat pousse les investisseurs à décliner toute invitation pour l’investissement en Algérie, indique le conférencier. Les wilayas les plus exposées à ce phénomène sont Sétif, Oran, Tlemcen et Alger. Un autre secteur qui est affecté de plein fouet est le trafic des faux billets. Les faussaires ciblent en général, selon M. Boulenouar, les marchés de véhicules, du gros nocturne et du bétail.
Les services de la Gendarmerie nationale ont saisi plus de 1 000 billets de mille dinars, 200 faussaires ont été arrêtés durant l’année 2008. Dans le même sillage, la pièce détachée contrefaite, selon M. Boulenouar serait derrière le quart des accidents de la circulation.
De son côté, Abdenour Zabir, commerçant et membre de l’UGCCA, estime que la protection des consommateurs est tributaire de la lutte contre la contrefaçon. Enfin, l’orateur plaide pour la création de groupes spécialisés dans la lutte contre ce phénomène, qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes, des groupes des services de sécurité en collaboration avec le ministère du Commerce et celui de la Santé. Il convient de rappeler que la contrefaçon aurait inondé le marché national à 90%, n’eût été le rôle des services de sécurité.
Maouchi Y.