La Direction de l’action sociale de Bouira a organisé hier, au niveau du Théâtre communal, une journée d’information et de sensibilisation sur le phénomène de l’exploitation du travail de l’enfant en Algérie. En présence de l’ensemble des secteurs concernés et liés au phénomène, en l’occurrence la Direction de l’emploi, du commerce, de l’éducation, la Direction de la formation professionnelle, l’Inspection du Travail ainsi que la société civile.
Le programme tracé pour cette journée portait essentiellement sur la présentation de la situation globale au niveau de la wilaya de Bouira de ce phénomène par la DAS sur support data show sur ce qui se passe dans d’autres pays.
Ayant pour objectif de tirer profit des expériences de ces nations touchés par l’exploitation des enfants et d’éviter par la même de vivre une situation similaire en Algérie. Selon les statistiques de l’Organisation internationale du Travail (OIT), les chiffres démontrent l’ampleur de ce phénomène qui touche pas moins de 352 millions d’enfants à travers le monde. Selon les différents intervenants, les principales causes sont dues à la pauvreté, les parents utilisant leur progéniture pour renforcer leur pouvoir d’achat, le niveau culturel est également mis en relief dans certaines contrées où l’absence de conscience et de l’importance de l’éducation de l’enfant. L’aspect social porte sur la mauvaise application de l’enseignement jusqu’à 16 ans tel que spécifié dans la Déclaration universelle des droits de l’enfant.
L’Inspection du travail ne possédant pas de statistiques à l’échelle de wilaya, tiendra toutefois à préciser que “le taux n’est pas alarmant”. Chose réfutée d’emblée par le secteur de l’éducation qui rappelle les scènes de mineurs vendant cigarettes, tabac à chiquer, pomme de terre de galettes traditionnelles et autres produits de saison et du terroir sur le bas-coté de la chaussée.
En effet, ces enfants issus majoritairement de la déperdition scolaire et qui ne suivent pas de formation professionnelle sont rapidement exploités par des parents ou des tierces personnes.
Les statistiques de l’éducation sont on ne peut plus éloquentes. 13% en 2006, un peu plus de 9% en 2008 soit 5 729 enfants voués à leur sort. Afin d’apporter des solutions à ce phénomène et protéger l’enfant, les propositions émises portent sur l’obligation de respecter les législations et les lois existantes ainsi que les nouvelles dispositions qui devraient être plus rigoureuses. Mettre en place un programme national pour la lutte contre l’exploitation des enfants, passe par voie de conséquence, par la prise en charge des causes de son apparition.
Farid K.