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“… Jamais, je ne quitterai la Kabylie !”

L’invité du jour a usé, en effet, d’un langage direct, objectif et très enrichissant sur le plan de l’information. La démagogie et les discours purement protocolaires ont été mis de côté pour laisser place à un réel diagnostic économique. “Notre région n’a que trop souffert des préjugés que les investisseurs se sont fait à son propos. plus qu’un facteur direct de délocalisation, il s’agit là de l’une des embûches les plus importantes qui freinent la relance de notre région, puisque les capitaux tardent toujours à arriver chez nous…”, assène sèchement Abdenour Lazib, qui ajoute : “A cause de certaines de ces idées reçues, les patrons hésitent toujours à y injecter des fonds dans des projets d’envergure. La Kabylie, notre chère Kabylie, leur fait peur à ce point ?…(…), il faut que ça cesse, il faut casser cette image !”.En connaisseur habile de la chose économique locale, l’invité de la Dépêche de Kabylie affirme : “Pourtant, c’est connu, notre région recèle d’importantes potentialités tant sur le plan humain que naturel. Les richesses qu’on peut y générer sont inestimables”. Ces propos, bien que ressassés plusieurs fois sur cette même tribune, s’adressent directement à ces nombreuses entreprises qui ont dû réaliser de véritables prouesses financières en Kabylie en dépit de l’instabilité de celle-ci. “Même avec la relative instabilité qui a secoué la région, des centaines de postes d’emploi ont pu être créés, et un taux assez appréciable de productivité a été enregistré chez certaines entreprises. Si les choses s’arrangent, la Kabylie est en mesure de réaliser des miracles, pour peu qu’on y exploite ses capacités à bon escient…”, lança encore l’intervenant.Cet état de fait, on le sait, ne concerne pas toutes les entreprises implantées dans la région, mais plutôt celles qui ont résisté. L’unité Cosmos en fait partie. Cette dernière est, en effet, l’une des rares sociétés encore productives à ne pas avoir quitté la Kabylie lorsque celle-ci a sombré dans l’incertitude. Elle a, certes, subi de sérieux contrecoups, notamment dans l’approvisionnement et la distribution, mais grâce à la détermination du personnel et de l’équipe dirigeante, les volumes de production ont pu être maintenus sur des cadences régulières pendant toute la durée des évènements. Mieux, cette abnégation a fini par payer et certains exploits — pas du tout négligeables — ont même été réalisés. En effet, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, Cosmos est l’une des rares entreprises “typiquement kabyles” à avoir osé attaquer les marchés internationaux, au moment même où la région se tourmentait dans la crise. Beaucoup de produits frappés du label Cosmos étaient (et le sont toujours) commercialisés en Irak et au Cameroun. En attendant d’investir le marché du Niger dans les prochaines échéances, il nous a été révélé que le montant des exportations de l’entreprise avoisine les 16 millions de dollars… rien que pour le marché irakien.Le constat est donc là : au lieu de plier bagage ou de mettre discrètement la clé sous le paillasson (comme l’ont fait des dizaines d’autres entreprises), Cosmos a décidé de s’adapter.“Pour nous, il était hors de question qu’on parte. C’est une question de nif !”, fulmine M. Lazib avant de reprendre : “Aujourd’hui, le résultat est là, je suis fier d’avoir servi ma région dans des moments aussi douloureux. Moi, j’ai un sang kabyle, je dois promouvoir la Kabylie, je dois travailler pour la Kabylie et je dois également sensibiliser les autres investisseurs sur la nécessité d’y injecter de véritables fonds…”, conclue l’invité de la Dépêche de Kabylie.

Ahmed Benabi

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