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Le débat sur le centre d’enfouissement relancé

Le chef de daïra exhume le dossier brûlant de cette décharge intercommunale à laquelle de nombreux citoyens ont exprimé leur hostilité depuis trois ans environ.

En effet, le projet requérant quelque 700 millions de centimes lancé au temps des chargés des affaires communales a buté sur le refus catégorique des opposants qui ont lancé une pétition et adressé des requêtes aux autorités pour lui faire échec.

Première interrogation de la population : le terrassement et l’excavation réalisés ont-ils vraiment consommé l’essentiel du budget attribué comme stipulé noir sur blanc dans les archives ?

Beaucoup de citoyens sont dubitatifs et estiment que le projet a englouti plutôt un budget disproportionné à la réalisation effective. Bref, dans sa démarche le chef de daïra mène une campagne de vulgarisation pour faire revenir les opposants à de meilleurs sentiments et œuvre pour l’achèvement et la mise en service du CET.

Le projet divise les citoyens. Beaucoup rejettent l’idée que la commune devienne le cimetière de déchets d’autres communes.

Pour eux, au lieu de recevoir des projets socio-économiques pourvoyeurs d’emploi, la commune est vouée à être juste un gigantesque bac à ordures de monsieur tout le monde.

Certains opposants n’y voient qu’un moyen de polluer la nature et les ressources hydriques notamment. Pour d’autres citoyens, la thèse avancée par le chef de daïra est valable : le CET reste le moyen le plus sûr pour gérer les ordures et de les stocker à long terme et sans risques.

Les partisans du CET estiment qu’il est temps que l’on vienne à bout des décharges sauvages qui gangrènent la vie des citoyens. Beaucoup de vergers et de cours d’eau sont infestés pas ces dépotoirs sauvages.

Il faut reconnaître que la conjoncture est peu favorable à ce genre de débat car les citoyens attendent beaucoup plus des autorités locales ou de la daïra comme l’inscription et la concrétisation d’autres projets de développement. Alors qu’un statu quo est installé à Beni Mansour et où les 18 villages manquent de tout, on interpelle la société civile pour lui parler d’un… Centre d’enfouissement intercommunal.

Le sujet est perçu comme un luxe cher au pouvoir local et comme celui-ci est considéré comme ayant confisqué tout espoir de développement, la rue préfère dire non elle aussi à un projet qui à ses yeux est moins important que les routes détériorées, les réseaux d’AEP vétustes les réseaux d’assainissement éventrés, les jeunes laissés à leur triste sort. Quant aux élus, ils se sont rangés par principe du côté des citoyens.

Pour Salah Saâdi, vice-président, on ne peut pas mettre en service un CET avec des moyens rudimentaires. “Il faut des camions à bennes-tasseuses”, plaide-t-il pour que les ordures ne soient plus acheminées par des tracteurs.

Pour lui, on ne peut pas avoir un CET et continuer à transgresser la nature par le bricolage qu’on aura voué à la gestion du site résultant du manque de moyens. Enfin, à moins d’une campagne de vulgarisation plus soutenue que devraient mener les écologistes et éventuellement les écoles et les mosquées pour relayer le message, il n y a pas l’écho escompté lorsque l’appel vient de l’administration peu crédible pour avoir depuis des décennies différé ou même éludé les besoins les plus vitaux de développement des citoyens.

La question concerne toutes les forces vives de la commune et non pas quelques individus simplement quels que soient leurs statuts.

Z. Z.

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