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Le burnous en voie de disparition

Le port du burnous se fait de plus en plus rare, ces derniers, temps dans la région de Béni Yenni où il semble être bel et bien révolu. Modernité oblige, le traditionnel burnous n’est vraisemblablement plus de mise à Béni Yenni. Cette grande cape à capuchon enveloppant le corps de la tête aux pieds a de tout temps été le vêtement emblématique de l’homme kabyle. Le burnous blanc ou brun est généralement réalisé en laine ou en poils de chameau. Aujourd’hui, à voir la plupart des hommes d’Ath Yanni, le burnous est passé aux oubliettes et a définitivement cédé sa place aux manteaux, jaquettes, pardessus et autres vêtements qui protègent du froid.

Pourtant, naguère, les Ath Yanni, à l’exemple de l’illustre Mouloud Mammeri portaient le burnous pour tous leurs déplacements. Ramassé et jeté sur une épaule, c’était la tenue idéale de sortie. Aussi, bien serré autour du corps, il ne laisse aucune prise au froid, au vent, à la pluie ou à la neige. Autrefois, on imperméabilisait le burnous d’hiver en le laissant tremper dans de l’huile d’olive pendant un mois jusqu’à ce qu’il devienne raide, il est ensuite lavé et séché. Quant au capuchon (aqelmoun), porté sur la tête, il est symbole d’humilité sinon les hommes en font une poche, un sac ou un fourre-tout.

Il faut dire que si le burnous tend à disparaître à Béni Yenni, c’est aussi parce qu’il n’est plus tissé et confectionné à domicile par les femmes. De nos jours, le tissage du burnous est un savoir-faire féminin des plus rarissimes. Néanmoins, certains hommes âgés de la région restent toujours attachés au port du burnous, lié en fait à l’honneur masculin. Ils l’arborent d’ailleurs avec fierté sur les places qui les rassemblent telles que “Agouni” et “Agarage”.

D. K.

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