“La classe politique est plombée”

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Il est question également, laisse entendre le premier secrétaire national du parti, de “fédérer les forces vives du pays”, et ce, pour le faire sortir, soutient-il, de “l’impasse” où il se trouve présentement. Une fédération des forces qui ne sera pas, poursuit-il, aisée, au regard des rapports de force entre le FFS et “la clientèle du pouvoir qui dispose de moyens importants”.

S’exprimant, jeudi dernier à la salle des congrès de l’union locale UGTA à Bejaïa devant les militants du parti, à la faveur de la série de rencontres qu’organise le secrétariat national du parti d’Aït Ahmed à travers le territoire national, Karim Tabbou estime que “la consécration d’une mandature à vie a fait en sorte que les citoyens adoptent désormais une attitude de défiance par rapport à la chose politique” en soulignant qu’ après avoir trituré la Constitution “la classe politique se trouve plombée”. Selon lui, en filigrane, “il y a une volonté d’imposer un unanimisme en faisant agiter toute la clientèle du système”. A propos, le premier secrétaire national du plus vieux parti de l’opposition fait allusion en des termes à peine voilés aux partis de l’alliance présidentielle. “Ce n’est qu’un bruit de maison” ironise-t-il, en ajoutant que ceux-là exploitent même les massacres perpétrés à Ghaza, en Palestine pour “tirer des dividendes politiques”.

Au sujet de la dernière sortie de Rédha Malek qui a, pour rappel, claqué la porte de l’ARN et de la position du RCD consistant à geler ses activités politiques jusqu’a nouvel ordre, le secrétaire national du FFS estime que “les attitudes consistant à rejeter le système peuvent s’avérer, au final, infructueuses”.

“Ces gens-là doivent se regarder dans la glace. Ils doivent rompre avec la gestion des conjonctures. Rédha Malek disait dans la passé que la peur va changer de camp, à la fin il démissionne” lance-t-il à l’endroit des deux leaders. Pour Karim Tabbou, le champ politique est verouillé. “A chaque élection, le champ de la parole se rétrécit”, dit-il, en fustigeant au passage la direction de l’ENTV, qui “continue de fonctionner dans la logique du systéme soviétique”. “Cette entreprise publique, propriété de tout le peuple algérien est devenue un instrument de propagande entre les mains de quelques-uns. Ces derniers mois, en couvrant les activités des partis politiques, la parole est donnée aux partis qui n’ont aucune assise populaire”, s’indigne-t-il, en estimant que l’Unique adopte la politique des deux poids deux mesures. “Au niveau de cette télévision, il y a un traitement différencié” en précisant au passage que “les enregistrements faits par l’ENTV sont directement transmis au DRS”. Abordant actualité nationale oblige, la gestion des derniers évènements tragiques de Berriane dans la wilaya de Ghardaïa par les pouvoirs publics, notamment les déclarations du ministre de l’Interieur disant qu’il s’agit “d’une affaire de mafia de quartiers”, Karim Tabbou lui rétroquera en lui disant: “Vous êtes mal placé (Zerhouni ndlr) pour proférer des telles injures.” Le conférencier a tenu au passage à dénoncer la chasse systématique dont sont victimes les militants FFS à Ghardaïa, en avertissant, par ailleurs, que “la situation est toujours tendue dans la région et risque de dégénérer à tout moment”.

Sur un tout autre plan ayant trait au fonctionnement du parti et dans le but d’insuffler une nouvelle dynamique au parti, l’orateur a laissé entendre que le FFS est en phase de restructuration avec, entre autres, le lancement du forum des maires pour permettre l’émergence d’une symbiose entre élus et les 26 et 27 du mois courant, le lancement du journal “Repères”, l’ouverture de l’école de formation Ali Medelci au profit de la communauté estudiantine avec de surcroît une conférence qui sera animée par la veuve du défunt…Le FFS entend par là réencadre la société pour reconquérir d’autres régions dans le futue” a-t-il conclu.

Dalil S.

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