“Nos revendications sont légitimes”

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Laïd Hellal, adjoint d’éducation dans un établissement scolaire de la commune d’Aokas, a été nouvellement élu au poste de secrétaire général du bureau de wilaya de la Coordination des adjoints d’éducation.

La Dépêche de Kabylie : Parlez-nous de cette histoire de mésentente avec votre bureau national ?

Laïd Hellal : La Coordination nationale a été bernée lors de la réunion tenue avec le secrétaire général du ministère et elle a pris la décision de geler le programme d’action tracé sans se référer à la base.

Notre déclaration-appel a été faite dans le but de défendre notre corporation et d’attirer, par la même occasion, l’attention de notre bureau national sur cette décision.

Et pourtant ce sont les personnes que vous avez élu qui étaient présentes à cette réunion ?

Nous avions commencé à nous structurer par des coordinations provisoires pour arriver à l’élection définitive de nos structures représentatives.

Ça s’est fait, pour le moment, à travers plus d’une vingtaine de wilayas, à l’instar de la nôtre, et nous espérons que les autres nous rejoindrons afin d’élire légalement notre coordination national, laquelle n’est que provisoire. En disant cela je ne veux pas remettre en cause la crédibilité ni la légitimité de notre bureau national actuel mais plutôt informer l’opinion de la démocratie et la légalité qui règnent en maître mot dans notre corporation.

Le représentant du ministre n’a pas accédé à vos revendications en recevant vos représentants ?

Pas du tout. On nous refuse le minimum demandé, à savoir la classification catégoriale à la mesure du travail fourni ainsi qu’une rémunération pour notre activité pédagogique. En sus, nous exigeons le droit à une promotion comme tout corps en activité en Algérie.

Apparemment, on est en marge de la société, nous travaillons pendant une trentaine d’années à un poste et on nous demande de retourner à l’école pour accéder à un poste que la majorité de nos collègues assument actuellement à titre intérimaire. Nous ne sommes pas contre la formation mais qu’on nous envoie en stage accéléré dans un institut quelconque mais pas aller faire une formation de quatre ou cinq années à l’université de la formation continue pour revenir occuper le poste de surveillant général à l’âge de la retraite.

C’est inconcevable.

Vous avez parlé, dans votre déclaration, d’une pluie de sanctions qui s’est abattue sur les adjoints d’éducation…

Effectivement, depuis notre structuration il y a eu beaucoup de sanctions infligées aux adjoints d’éducation.

Je ne comprends pas cet acharnement des chefs d’établissement à nous sanctionner et à nous provoquer. Est-ce un crime de se constituer en coordination pour défendre les droits de la corporation ?

Pensez-vous que la grève du mercredi apportera ses fruits ?

Je l’espère. Ça ne peut plus continuer comme ça. Il faut que les pouvoirs publics sachent que nos revendications sont légitimes et peuvent être accordées sans nous obliger à recourir à des actions, qui ne peuvent ni nous arranger ni arranger leurs élèves.

D’ailleurs, nous laissons le soin à tout le monde de juger si réellement c’est trop demander une classification au même titre que les enseignants du primaire ou encore l’accord d’une promotion au titulaire d’un poste directement subalterne avec une expérience d’une vingtaine ou trentaine d’années.

Entretien réalisé par A. Gana

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