Bénéficiant d’une prise en charge matérielle de l’entreprise, ces chérubins, âgés de huit à treize ans, sont venus des quatre points cardinaux du pays goûter aux plaisirs de la mer et de ce qu’elle suggère comme évasion et loisirs dans un endroit de rêve pour les vacances et loin de leur univers habituel. Le programme pédagogique concocté à leur adresse est soigneusement mis en œuvre par une trentaine d’animateurs et animatrices venus également des différentes régions du pays et recrutés dans les secteurs de l’éducation de la jeunesse et des sports (DJS). «Il faut que l’enfant jouisse pleinement de sa journée», déclare d’emblée Younès Salah, chef d’antenne des œuvres sociales de Naftal à Béjaia, que nous avons rencontré sur place. Cette phrase résume à elle seule toute la philosophie d’approche développée par le staff dirigeant du centre que dirige Ferradj Boualem. Après les baignades matinales, les enfants effectuent pendant les après-midi des visites dans certaines villes balnéaires pour découvrir notamment des sites naturels et historiques : Gouraya, cascades de Kafrida, Grotte féerique d’Aokas… A l’intérieur du camp, les vacanciers ne se sentent pas comme dans une classe où c’est le maître d’école qui dispense les cours. «Ici, dira M. Ferradj, ce sont les enfants eux-mêmes et leurs animateurs qui conçoivent leurs soirées.» Leurs désirs et leur esprit créatif ne sont donc point oppressés, car il s’agit bien de leurs vacances qu’ils sont en train de vivre. Le directeur du centre confiera que c’est avec ce même esprit qu’il se comporte avec les animateurs qui n’agissent pas également au pas de charge, comme il a bien voulu nous le rappeler. «Dès l’ouverture du centre, dit-il, notre programme est déjà prêt, mais au cours des réunions de travail, les animateurs soumettent et défendent aussi leurs visions relatives à l’animation du centre. Avec cette bonne méthode de gestion, et à ce jour je n’ai eu de problèmes avec mon équipe», a-t-il encore ajouté. Les sentiments des encadreurs ne sont d’ailleurs pas différents de ceux de M. Ferradj. Ils se sentent réconfortés par ce climat de sérénité et d’entente. «Cette atmosphère a permis aux enfants de s’adapter facilement et leur contact était si aisé qu’on dirait qu’ils se connaissaient depuis longtemps et l’on ne sent pas vraiment qu’ils sont venus de différentes régions du pays», tient à rapporter Mme Goussam, animatrice de Tizi Ouzou. Sa collègue de Biskra, Kadri Meskia, était elle aussi si impressionnée par un tel brassage d’enfants débarquant de diverses contrées de la vaste Algérie, avec toutes ses spécificités régionales au plan culturel et linguistique. Naftal aurait voulu par ailleurs, exploiter toutes ses possibilités d’amélioration des conditions de prise en charge des petits vacanciers, mais la précarité du contrat qui lie l’entreprise aux Domaines n’a engendré pour le moment que des frustrations. «Depuis 1998, confiera Younès, on loue le centre pour trois années renouvelables, mais cette année on nous l’a donné pour deux mois seulement, juillet et août.» A titre de rappel, le wali a récemment décidé de transférer la gestion de ce terrain aux Domaines alors qu’il appartenait autrefois à l’APC de Souk El Ténine. Notre interlocuteur estime que si Naftal a des garanties pour rester dans ce même centre, un programme de travaux d’aménagement serait déjà mis en œuvre dans le but d’améliorer la structure d’accueil en y apportant de substantielles innovations : aires de jeux, espaces verts, réseau Internet… «Etant premier dans le domaine de l’organisation des centres de vacances, soutient-il, nous aurions souhaité obtenir des contrats de longue durée pour prévoir des investissements conséquents. Ce n’est d’ailleurs pas du commerce que nous faisons, notre mission est typiquement sociale. Parmi les effectifs que nous avons au niveau du centre, 10 % sont des enfants nécessiteux que nous confie la wilaya d’accueil, en l’occurrence Béjaia», a-t-il ajouté. Il nous apprendra aussi, que si leur centre a réussi sa campagne estivale cette année, puisque le contrat de location a été renouvelé juste avant ce mois de juillet, c’est en bonne partie grâce à la daira, qui s’est impliquée dans le nettoyage de la plage, l’éclairage public, le recouvrement des pistes en ramenant du tout venant de oued Aguerioun… M. Younès estime le service que rend le centre à tous les enfants des travailleurs dont la pluspart ne peuvent certainement leur offrir des vacances à grands frais, mérite que les incertitudes handicapantes citées plus haut soient dépassées. En attendant, bonnes vacances.
K. S.