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Une sénatrice trop bavarde ou pas assez

Il fallait vraiment le faire, et la majorité des journaux indépendants l’ont fait. Dans leur édition d’hier, ils ont annoncé que Abdelaziz Bouteflika rendra publique sa candidature aujourd’hui à la coupole du 5-Juillet. Dans un show grandiose où, nous dit-on, avec force détails sur les acteurs et les invités, on n’a pas lésiné sur les moyens. C’est bien. C’est même très bien. Le problème est que dans un même quotidien, parfois à la même page, où va jusqu’a introduire le doute sur cette candidature. L’intox était dans l’air mais il fallait que quelqu’un le confirme – il faut aussi le faire, confirmer une intox – et de préférence quelqu’un qui nous vienne d’ailleurs. Quitte à ce que ce soit une sombre sénatrice qui a paniqué après la publication de ses déclarations sur de prétendues confidences du président de la République.

Il y a finalement une seule confirmation dans cette histoire: Abdelaziz Bouteflika n’est pas le seul à aimer les étrangers, sinon on ne se serait pas déjugé aussi facilement- et naïvement?- dans les salles de rédaction sur d’aussi inébranlables “convictions”. Mais il n’y a pas de problème. Le commentaire s’oublie, surtout quand il est démenti par l’info. Et l’info, elle est là, Bouteflika annoncera sa candidature à l’élection présidentielle d’avril 2009 comme il était convenu dans…tous les journaux. Ils ne sont pas aussi “importants” et écoutés qu’une sénatrice des Bouches-du-Rhône mais ils ont pris le relais en catimini. On raconte que certains ministres sont en train de renvoyer tous les projets qui ne s’inscrivent pas dans la perspective immédiate. Tout le monde l’aura compris donc. Bouteflika sûr d’être élu mais pas de terminer son mandat ne serait intéressé que par les actions susceptibles de renforcer sa popularité dans l’avenir.

Ce qui lui permettrait de décider de sa succession ! Ce n’est pas Madame Ghali des Bouches-du-Rhône qui le dit mais c’est elle qui en a inspiré l’extrapolation. De toute façon, ça vaut toujours mieux que les fuites, organisées ou non, des ministres pas du tout rassurés sur leur avenir dans le gouvernement. Par contre, celui qui doit être sur des charbons ardents, c’est l’heureux successeur que Bouteflika aurait désigné dans une étrange confidence à un président de région française accompagné d’une trop ou pas assez bavarde sénatrice. Mais comme elle a refusé de donner le nom, il ne doit pas le savoir. Comme les prétendants ne manquent pas, le portable de Madame Ghali va exploser dans les prochains jours. Surtout que dans sa mise au point à El Watan, elle a plus commenté les “circonstances” de sa déclaration et la “hors contextualité” de son propos. Pour le reste, c’est-à-dire l’essentiel, rendez-vous est pris aujourd’hui à la coupole du 5-Juillet.

S.L.

laouarislimane@gmail.com

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