“Je considérais les joueurs de la JSK comme mes propres enfants”

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Page animée par Hamid Oukaci

La Dépêche de Kabylie : Tout d’abord quelles sont vos nouvelles ?

Stéphane Zyvotko : Je tiens à vous remerciez pour cette initiative et je vous assure qu’à chaque fois, c’est avec un grand plaisir que je parle à tous les Kabyles, surtout sur la JSK que je n’oublierais jamais. Pour mes nouvelles, je suis à la retraite chez moi avec ma famille en Pologne.

Avez-vous été joueur avant d’être entraîneur ?

Absolument, j’ai commencé à jouer au football à l’âge de 17 ans dans un club polonais l’Alonia Chikini, soit en 1937 puisque je suis né le 20 janvier 1920. J’ai abandonné le football au début de la Seconde Guerre mondiale à laquelle j’ai participé, après la chute du nazisme, j’ai repris le football comme entraîneur-joueur jusqu’en 1951 où j’ai arrêté complètement de jouer afin de me consacrer au métier d’entraîneur.

Vous avez été entraîneur avant même d’obtenir un diplôme ?

Au début, oui, puisque après la Seconde Guerre mondiale il n’y avait pas assez d’entraîneurs, surtout ici en Pologne, donc, j’ai travaillé pendant presque six ans comme entraîneur et en même temps j’étais joueur, mais en 1952 j’ai eu mon diplôme d’entraîneur 2e degré, ce qui m’a permis d’entraîner plusieurs clubs polonais, avant de décrocher le 3e degré en 1964.

Avant de venir en Algérie, connaissiez-vous la JSK ?

Non, je ne la connaissais pas, d’ailleurs je suis venu en Algérie dans le cadre d’une collaboration entre le ministère de la Jeunesse et des Sports algérien et celui de mon pays, donc je suis venu dans ce contexte

Je me souviens, c’était en décembre 1977, et à l’aéroport j’ai trouvé un dirigeant de la JSK lequel m’a invité alors à venir à Tizi Ouzou, je me souviens que j’ai passé la nuit à l’hôtel Lala Khadidja et j’ai commencé ma collaboration avec Mahiedine Khalef.

Puisque vous ne connaissiez pas l’Algérie, est-ce que vous avez eu des problèmes d’adaptation ?

Non pas du tout, mon seul problème était la langue puisque je ne maîtrisais pas le français, donc j’ai mis un peu de temps pour l’apprendre et faciliter la communication avec les joueurs, d’ailleurs je me souviens que pour les premières séances d’entraînement, je choisissais quatre joueurs pour faire un exercice, et ensuite les autres suivaient, c’était un moyen de communication.

Vous avez passé 15 ans avec la JSK, vous en gardez sûrement de bons souvenir

Je peux vous dire que je n’ai que de bons souvenirs avec la JSK et de cette région en général, puisque j’ai gagné beaucoup de titres pendant mon passage et surtout l’amour de cette population que je garde toujours dans mon cœur.

Quelle était votre relation avec vos joueurs ?

A la JSK on formait une famille, d’ailleurs, je me sentais chez moi, il y avait le respect et surtout l’amour du club, donc en vivait en harmonie, et pour vous dire la vérité, je considérais tous les joueurs de la JSK comme mes propres enfants.

En quelle année avez-vous quitté la JSK ?

C’était en 1992 après 15 années de succès avec ce club où j’ai gagné pratiquement tous les titres (championnats d’Algérie. Coupe d’Algérie, coupe d’Afrique et la Supercoupe d’Afrique) je me sentais fatigué alors j’ai décidé de prendre ma retraite et de rentrer chez moi, d’ailleurs je vous confirme que je n’ai entraîné aucun club depuis mon départ de la JSK, soit depuis 1992.

Etes-vous revenu en Algérie depuis ?

Effectivement j’étais présent au jubilé de Tchipalo, et cela m’a fait un grand plaisir de revenir en Algérie et bien entendu de revoir mes amis. La chose qui m’a vraiment touché, c’est l’accueil chaleureux qui m’a été réservé, c’est une preuve que les gens se souviennent toujours de moi.

Est-ce que vous êtes resté en contact avec les gens d’ici ?

Absolument, il y a beaucoup d’amis qui m’appellent, par exemple Tchipalo, Amara, Rahmouni…, c’est chaque fois avec un grand plaisir que je reçois les nouvelles du club, soit par le biais d’amis ou bien sur les chaînes de télévisions.

Que pensez-vous de la JSK d’aujourd’hui ?

La JSK est un grand club, elle est habitué aux titres, je dirais aux supporters, joueurs et dirigeants qu’il faut travailler durement pour avoir de bons résultats et pourquoi pas une troisième Coupe d’Afrique que je souhaite de tout cœur pour le club.

Quelle image gardez-vous de la Kabylie ?

Pendant les 15 année que j’ai passé là-bas je garde surtout le respect et l’amour des supporters qui me touchent vraiment, et puis la nature de la région avec sa belle montagne du Djurdjura, et bien sûr le couscous, que ma femme a appris à préparer (rires)

Vous avez connu sûrement Matoub Lounes puisqu’il était un fervent supporter de la JSK ?

Eh comment ! Matoub était un ami, il était toujours proche de nous, c’était un grand supporter du club, je me souvient qu’il a fait le déplacement avec nous en Zambie pour le match retour de la Coupe d’Afrique, ceci en dépit qu’il était en convalescence puisqu’il avait subi plusieurs interventions. Il a créé une ambiance inédite dans l’avion d’ailleurs. J’ai une photo prise à ses côtés que je garde toujours.

Je vous laisse le soin pour conclure !

Je vous remercie beaucoup pour cet entretien, et cela me touche vraiment que vous ayez pensé à moi, je profite de l’occasion pour souhaiter un bon parcours à la JSK dans toutes les compétitions, et je passe un grand bonjour à tous les supporters de la JSK et tous ceux qui aiment “Zovetco”.

H. O.

Pour vos contacts : [email protected]

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