C’est la foire !

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Aussi bizarre que cela puisse paraître, tous les arrêts, excepté celui d’Alger qui vient d’être récemment aménagé, sont dépourvus d’un abri. De ce fait, les voyageurs sont constamment soumis aux lois de la Nature. “C’est invraisemblable, une dizaine d’arrêts mais aucun n’est aménagé, encore moins équipé !” s’exclame un citoyen. Une situation qui contraint aussi bien les usagers que les transporteurs où à plusieurs reprises des altercations ont éclaté et des accidents évités de justesse. Farid, un enseignant, qui s’apprête à prendre le bus à destination de Sidi Ayad, nous interpelle : “C’est scandaleux ! Regardez l’arrêt, c’est un morceau de terrain improvisé, même pas des bancs pour s’asseoir. Nous sommes obligés de squatter les alentours du lycée de jeunes filles et du CEM Aïssani dans l’attente du bus”. Le constat est en fait le même partout. “Aller voir du côté de l’arrêt de Tinebdar, El Flaye, Béjaïa, Chemini… C’est regrettable”, conclut-il. Autre problème soulevé par les habitants, c’est celui relatif à l’absence de panneaux de signalisation indiquant la destination des bus, obligeant notamment les étrangers à la région à se renseigner auprès des passants. Une situation qui n’a que trop duré et qui interpelle les responsables à intervenir pour mettre fin au calvaire qu’elle engendre. Par ailleurs, un net déficit en transport en commun est enregistré. Une situation paralysante pour les nombreux usagers de cette ligne, notamment les étudiants et les travailleurs qui rallient quotidiennement Béjaïa.

A l’aller, le pic s’observe en début de semaine où les usagers jouent des coudes pour prendre place dans le bus. “Il faut se lever tôt et encore pour espérer trouver une place, chose pas évidente avec le froid glacial qui règne ces jours- ci”, soupire Amine, ouvrier à Béjaïa. Son compagnon de route lui emboîte le pas : “Aux heures de pointe, à l’aller comme au retour, on souffre le martyre pour regagner nos destinations, les bus sont pris d’assaut par la foule avant même qu’ils ne stationnent, une anarchie indescriptible s’ensuit”. Autre contrainte soulevée par les habitants de la région : l’arrêt réservé aux bus à destination du chef-lieu de la wilaya. Les résidants de nombreux quartiers à l’instar de celui de Maâla, Timzeghra et de la Gare se plaignent de la longue distance qu’ils parcourent pour rejoindre l’arrêt. “C’est un véritable parcours du combattant, on arrive tout essoufflé et encore à la vue de l’immense foule qui patiente dans le froid et la chaleur nous donne envie de rebrousser chemin”, témoigne Omar. A signaler, enfin, que les bousculades entre les voyageurs conduisent souvent aux insultes, aux bagarres ce dont en profitent les voleurs à la tire.

Souad B.

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