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Exactement, camarade

Tous les grands clubs de football professionnel du monde fonctionnent en société par actions (SPA). Ce statut n’est peut-être pas une assurance tous risques contre la mauvaise gestion, la corruption et l’echec, mais jusque-là on ne connaît pas d’autres formes d’organisation qui aient pu hisser un club de foot au plus haut niveau et assuré une gestion plus ou moins saine et performante de ces espaces de pratique sportive élevés depuis longtemps au rang d’entreprises. Oui, les clubs de foot sont des entreprises par excellence dont certaines, parmi les plus, audacieuses et les plus performantes, sont côtées en Bourse. Les OPA ( offres publiques d’achat) lancées sur de grands clubs par les nouveaux riches qui y voient un créneau prospère, des outils de prestige ou simplement des investissements dédiés à leur passion font aujourd’hui débat. Ces ruées ne sont peut-être pas un exemple de vertu et pourtant elles ne changent rien à l’essentiel : cela fait longtemps que l’argent est roi dans le sport le plus populaire de la planète et les titres l’apanage des clubs les riches. Il y a quand même un problème : les clubs propriétés exclusives risquent de perdre ce qui reste d’humain dans ces espaces communs quand ils en arrivent à renoncer à l’ancrage historique, régional et social qui ont fait leur grandeur. Mais on ne refait pas le monde et les résistances à la tendance, même portées par des noms prestigieux sont en train de tourner toutes au constat d’impuissance. Chez nous où le football professionnel en est à ses premiers balbutiements, trois clubs, parmi les meilleurs du pays, ont déjà formulé des intentions de passage à cette forme d’organisation.

On ne connaît pas encore les partenaires financiers de l’Entente de Sétif dont le projet est selon son président actuel à un stade avancé.

On sait par contre que la première approche de la JSK avec un grand entrepreneur s’est soldée par un échec. On a compris aussi que le patron de l’ETRHB, pour ne pas le nommer, est sérieusement intéressé par l’investissement dans le secteur, puisqu’on parle maintenant de lui du côté de Sétif et du Mouloudia d’Alger. Arrêtons-nous justement sur ce denier club. Après avoir annoncé M.Haddad comme probable actionnaire principal, voilà que le démenti est tombé, depuis… Rome d’où l’ambassadeur algérien dirige le club le plus populaire du pays. Et c’est M. Djouad, cadre de… Sonatrach (!) qui s’est chargé de porter “ la bonne nouvelle”. C’est donc Sonatrach, l’entreprise nourricière des Algériens qui sera l’actionnaire principal du Mouloudia ! M. Haddad, selon toujours Djouad “ peut être actionnaire, mais jamais président” ! Et pourquoi donc une SPA, si ce club va encore pomper dans les derniers publics ? On l’aura compris : pour de nouveau changer l’équipe de “pompeurs”. Avec cette fois une façade moderne et professionnelle. Et de plus grands moyens, peut-être bien de meilleurs résultats à mettre à la disposition de l’usage politique.

Laissons conclure M. Haddad : “ j’ai l’impression que dans le milieu du football, on ne veut que mon argent. ” Exactement, camarade. Pour le reste, il faudra sûrement attendre.

S.L.

laouarisliman@gmail.com

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