Tahya, une légende à sa façon s’en va

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Il était certainement l’une des personnalités les plus adulées des jeunes de Beni Yenni. Tahya, Yahia de son vrai nom a su marquer à jamais l’esprit des Ath Yanni aussi bien par sa manière d’être que de chanter.

Natif de l’année 1961 au village d’Aït Lahcen dans le quartier de Thamoufla, il fréquente l’école N’Chmel où tous les enfants du village faisaient alors leurs études primaires. Mais étant imprégné de la musique et des chants de ses aïeuls, il ne tarde pas à se découvrir une âme d’artiste. Il passe les deux ans de service militaire de 1982 à 1984 et s’adonne sa vie entière à la chanson.

Fort de sa voix bien timbrée, il s’intègre au milieu musical : celui de la Zaouya n’Lhadj Belkacem qui le marqua si profondément qu’il en reprit plus tardend bon nombre des chansons n’Diwane telles que «Lah ya Lah» ou «Alaoulya» (Yefna Laabd ou Yabqa lah), les incontournables de ses galas.

Il côtoie également Brahim Izri, chanteur du même village qui interprète son titre «Ouh aya menghuch» sans oublier le groupe Afuss, etc. Cependant, celui de tous ceux qui ont influencé sa musique qu’il vénérait le plus, c’était bien Lounès Matoub.

Il en était d’ailleurs, pour tous ceux qui ont eu la joie de l’écouter, le parfait sosie vocalement parlant. C’était même ses prestations uniques qui ont fait sa réputation au sein des jeunes de Béni Yenni et de plusieurs autres localités avoisinantes, sa grande capacité à reprendre à la perfection les chansons du rebelle kabyle.

Aussi, il a toujours marqué les galas des fêtes des comités de village lors desquelles il chante en duo et aux côtés de grands artistes de la chanson kabyle. Tahya au mandol accompagné de son fidèle ami à la derbouka, c’est le duo gagnant pour une ambiance singulière lors des galas des fêtes de famille qu’ils animaient. Se balançant entre les airs festifs et les airs “chaâbi”, les convives, eux, sont toujours exaltés. Comme beaucoup d’artistes, Tahya mène une existence des plus simples. Dérivant, parfois tourmenté par la vie, il a incarné un personnage particulièrement intéressant.

Et c’est au village de Taourirt Mimoun qu’il a élu domicile jusqu’à ce dimanche 8 février 2009, où il trouva la mort au CHU de Tizi Ouzou tout juste à l’âge de 47 ans.

Par ailleurs, la présence massive des gens venus de toutes parts lui rendre un dernier hommage a reflété l’importance qu’ils accordent à la personne et à l’artiste qu’il était. Une chose est sûre, l’évocation de Tahya suscitera toujours une profonde pensée de la part des Ath Yenni et de tous ceux qui l’ont connu.

D. K.

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