Cette idée ingénieuse de doter ce collège d’un matériel informatique a été soumise par les membres de l’association socioculturelle Azar aux responsables de la communauté émigrée de France, des trois villages, qui n’a pas hésité un seul instant pour envoyer la somme de 400 000 00, DA nécessaire à l’acquisition de 8 ordinateurs, 3 onduleurs, 2 imprimantes et 1 scanner pensant que ce collège, avec de petits gestes très précieux, peut devenir une base du savoir capable d’assurer à la fois la socialisation des collégiens, leur éducation, leur intégration sociale… Cet outil informatique, que peu de jeunes ont la chance d’avoir à la maison et qui a rendu, par le biais de l’Internet, le monde, aussi vaste soit-il, synonyme d’un petit village où se communiquent, au temps réel, les humains des quatre coins du globe, aurait été pour nos enfants un facteur déclenchant pour leur motivation à aller de l’avant dans les villages enclavés et certains, ont leurs parents au chômage ou dans des situations précaires, sans perspectives. Pis encore, cette motivation s’avère des plus difficiles pour les élèves, à cause des conditions d’études très défavorables à la maison. Certains ne disposent même pas d’un bout de table pour faire leurs devoirs et réviser leurs leçons.A la réception de ce matériel en 1999, le directeur du collège de l’époque a buté sur d’innombrables difficultés pour arracher un poste budgétaire à la direction de l’éducation de Béjaia, poste qui ne figure pas dans la carte scolaire, dira-t-elle ? Mais qu’elle peut toujours accorder, ne serait que par devoir d’aider ces collégiens à se mettre au diapason avec leurs pairs de la ville. Mais la question que se pose le commun des mortels est la suivante : Les écoles du même palier que la direction de l’éducation de Béjaia dotées en micro-ordinateurs, leurs accorde-t-elle des postes budgétaires pour leurs fonctionnements ? Si c’est le cas, pourquoi alors ne le fait elle pas pour le CEM Bounzou qui l’a épargnée d’un budget d’investissement en acquérant le matériel par ses propres moyens ? «Qu’on nous le dise alors, comment rendre le cadre de vie de ce collège plaisant et attrayant pour nos élèves si chacun se renferme dans des logiques budgétaires qui ont fait de lui un établissement marginal démuni de tout. Et oui de tout ! Et les résultats catastrophiques au BEF qu’il réalise chaque année parlent d’eux mêmes», s’insurge un membre de l’association des parents d’élèves.En tout état de cause, ce matériel moisit quelque part dans une salle du collège sans que personne n’en tire profit et les plus lésés restent les collégiens pour qui, il est destiné.
L. Beddar