Ces immeubles sont situés à la nouvelle ville. En effet, il est à souligner que cette cité est à l’abandon : détritus, eau stagnante, portes de locaux commerciaux défoncées, en somme c’est l’insalubrité la plus totale à laquelle s’ajoute la dégradation entière des accès.
Ce qui fait peur surtout, c’est quand on voit des câbles électriques traîner à même le sol.
“Si, autrefois, on faisait attention aux fils électriques même tombés à terre, aujourd’hui, ils sont là sans que personne ne lève le petit doigt. Des catastrophes peuvent y survenir quand on les voit de surcroît dénudés”, nous lance un passant. Dans cette cité, la misère saute aux yeux. Des citoyens démunis ont squatté ces logements au lendemain des évènements douloureux préférant vivre dans ces conditions que de regagner leurs bidonvilles. “Même en l’absence de toutes les commodités, je préfère squatter un appartement en dur que de rester des années sous des planches en zinc”, a préféré nous répondre l’un d’eux. Et d’ajouter : “A chaque élection, on a l’espoir d’être régularisés. Peut-être avec la prochaine élection présidentielle, ce sera le dénouement”.
En tout cas, ce squat a pénalisé notamment les enfants qui n’ont pu suivre leurs études par manque d’électricité, pour certains, c’est-à-dire ceux qui n’ont rien pour payer. “Nous lançons un appel pressant au wali pour dépêcher une commission sur place pour voir les conditions dans lesquelles vivent des Algériens presque quarante-sept ans après l’Indépendance surtout qu’on vient de célébrer la Journée nationale du chahid. Et si nos martyrs revenaient?”, se lamente ce quinquagénaire qui nous dit que lui et les squatteurs ne sont pas encore sortis des ténèbres.
Amar Ouramdane