En abordant les élections partielles qui devront se dérouler avant la fin septembre prochain, les citoyens de la wilaya de Bouira s’interrogent sur le sort réservé à leurs localités respectives. D’Est en Ouest, les différentes APC conquises par les élus d’obédience FLN, RND, FFS et autres indépendants sont actuellement en ébullition, et pour cause leurs mandats sont écourtés suite au décret présidentiel relatif à la dissolution d’assemblées élues locales. Dès le premier communiqué officiel, il a été clairement précisé que les assemblée des wilayas de Tizi Ouzou et de Bgayet ainsi que l’ensemble des assemblée communales sont concernées par la dissolution. Ce qui n’était pas le cas de Bouira, qui, rappelons-le, était contenue dans “… ainsi que d’autres communes…” Plus explicite, le communiqué de dimanche dernier souligne que les assemblées à dissoudre sont celles “…confrontées à des situations de blocage dans leur fonctionnement ou lorsque leur maintien est de nature à perturber gravement le climat optique, économique, social et administratif de la collectivité territoriale et retarder son développement économique et social”. Si l’on s’en tient à cette logique, force est de relever qu’au moins treize municipalités berbérophones, dont celle du chef-lieu de wilaya sont concernées par les élections à venir. Et si l’on s’attarde sur le communiqué, nous relèverons que d’autres communes de Bouira, pas forcément acquises aux archs, et c’est le cas de Soul El Ghozlane, Aïn Laloui et Raouraoua qui, selon les dires d’un élu du FLN sont également concernées par les prochaines élections partielles. Ainsi, et en plus des APC où, pour reprendre la formule retenue dans le protocole d’accord, “les élections ont été perturbées, totalement ou partiellement rejetées”, les municipalités étant en situation de blocage sont également concernées par cette dissolution. Pour les communes berbérophones, à l’image de celle de Chorfa qui fonctionne avec une assemblée à majorité FFS, la situation est orageuse. Selon M. Saci, vice-président de l’APC, les élus ne quitteront pas les lieux “même par la force”. “Ce sont les citoyens qui se sont librement exprimés lors des élections du 10 octobre 2002, et ce n’est pas à Ouyahia et à ses relais de nous indiquer la porte de sortie” et de continuer : “Les élections ont été validées avec un taux de participation évalué à 33% : faudra-t-il considérer notre quorum comme étant constitué d’indus citoyens ?” Les élus des autres partis, à savoir le FLN et le RND, demeurent injoignables durant la journée d’hier, nous n’avons pu recueillir leurs appréciations sur la question. Par ailleurs, les archs de Bouira semblent apprécier la nouvelle portant sur la dissolution des assemblées communales à travers le territoire de la wilaya et là pour ces derniers, le communiqué rendu public ne souffre d’aucune ambiguïté : “Toutes les communes sont concernées par la dissolution de leurs assemblées respectives” révèle Djaâfar Abdedou délégué du mouvement citoyen. Pour l’UDR qui revendique des élections générales anticipées pour conforter le premier magistrat du pays, majoritaire dans la société et minoritaire dans les institutions publiques, selon les dires de M. Bailiche, les élections partielles en Kabylie ne sont pas une solution idoine.Cependant, de l’avis de notre interlocuteur “Nous déplorons le fait que l’exécutif dans son communiqué ait occulté la wilaya de Bouira comme partie intégrante de la Kabylie où doivent se dérouler les élections comme à Tizi ouzou et à Bgayet”, en insinuant ainsi que même l’APW de Bouira devrait être concernée par la dissolution.Beaucoup de divergences règnent encore, notamment sur l’utilité d’organiser des élections pour 18 mois, mais de l’avis de certains, ce n’est là que de la poudre aux yeux. Des yeux qui n’ont que trop pleuré.
Hafidh B.