La sardine à 300 DA le kilo !

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C’est le cas notamment au marché Ferhat-Boussaâd (ex-Meissonier) à Alger. Elle était cédée à 300 DA avec une qualité qui laisse à désirer dans des caissons déposés à même le sol ne respectant aucune règle d’hygiène. Accosté à l’intérieur du marché, un vieux, hors de lui nous confie : “C’est honteu, ce produit populaire est devenu en moins d’un mois un plat de luxe, moi c’est un rituel, chaque jeudi je m’offre un kilo de sardines, mais cette fois-ci je préfère m’en passer”. Au marché Ali-Mellah, même scénario : entre 200 et 300 DA selon le calibre et la qualité. Les pêcheurs ne respectent même pas les normes internationales concernant la taille de la sardine.

“Moi, j’achète du poisson congelé c’est beaucoup mieux même si la sardine est spéciale”, nous dira un père de famille.

Dans les restaurants, le plat de sardine et proposé à 150 DA contre 80 DA il y a un mois. “Le simple citoyen ne peut plus se permettre de la manger,” nous lance un restaurateur à la rue Khelifa-Boukhalfa.

A Béjaïa, presque le même constat, le prix de la sardine a atteint les 200 voire 250 DA le kilo. Le produit se fait plus en plus rare et la pêche a largement diminué les jours de pluie, elle se fait très rare et on a beaucoup du mal à l’apercevoir dans les marchés.

Ceux qui peuvent se le permettre se bousculent pour avoir un kilo de ce produit très convoité et qui est passé d’un plat populaire à un plat de luxe.

à Tizi-Ville, le prix de gros de la sardine est de 170 à 180 DA et d’après notre interlocuteur “certains jours quand le prix du produit atteint des sommets des restaurateurs prefèrent carrément boycotter le plat.”

Quand la sardine est disponible dans les restaurants, le plat coûte 120 DA contre 80 DA il y a peu de temps temps.

Les gens se rabattent sur les viandes rouges, notamment congelée ainsi que le poulet qui coûte le même prix selon un grossiste joint hier par téléphone. Les raisons sont évidentes. “Le produit se fait rare en Méditerranée, les moyens que nous déployons sont dépassés et les conditions de pêche sont difficiles surtout ces derniers temps où la mer est fréquemment agitée.” A la question de savoir pourquoi certains pêcheurs ne respectent pas les normes internationales concernant le calibre de la sardine, il dira : “On n’a pas les choix, nos chalutiers ne sont pas équipés des moyens adéquats.” Ainsi et après la crise de la pomme de terre, la sardine prend le relais afin de boycotter les assiettes des simples citoyens surtout en cette période de vaches maigres.

Hacène Merbouti

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