S’il y a des personnes qui ne vont pas chômer le jour du Mawlid, prévu pour le 09 mars prochain, ce sont bien les équipes de garde des urgences de l’hôpital. Vu ce qui se vend comme pétards et ce qui a déjà commencé à « péter », depuis quelques semaines déjà, la liste des blessés sera certainement longue encore cette année. Les fêtards du Mawlid semblent d’ailleurs pressés d’entamer la liste des victimes, vu leur empressement à faire la fête dès maintenant et en plein jour. C’est, en effet, hérissant le manque de tact et de correction de certains jeunes gens. Qui pour attirer des clients à sa table bourrée d’explosifs et de pétards de toutes sortes, qui juste pour s’éclater… les pétards battent leur plein dans la ville des Genêts. Ces joujous, pourtant parmi les produits prohibés, sont vendus en pleine ville et les étalages des vendeurs rivalisent entre eux, pour qui a le plus de produits pyrotechniques à grande sensation. Pour le prouver rien de moins qu’une bonne séance d’essai en heure de grande affluence, s’il vous plaît ! On ne respecte ni enfant ni vieux, encore moins les femmes enceintes ou les handicapés. Rien ne compte plus que la preuve de détenir la meilleure marchandise. Ceux qui résonnent le plus fort sont les plus prisés même si ce sont les plus dangereux.
On en jette sur les figures, histoire de rigoler entre copains. On en met sous les chaises pour les mêmes raisons. On en jette aussi sous les pieds des passants, juste pour se payer du bon temps. « Je ne sors plus que pour les urgences, depuis une semaine. Exactement depuis qu’on a jeté un pétard sur mon fils de 8 mois et moi. J’ai failli y passer et j’ai pensé que mon fils aurait pu être blessé. On a jeté le pétard du haut d’un immeuble et j’ai pensé qu’il aurait pu atterrir droit sur le visage de mon fils que je transportais en poussette ce jour-là. C’est décidé. Je m’enfermerai à la maison jusqu’à la fin de la fête », nous raconte Hayet, 28 ans. Le mot est passé. Les parents vont chercher leurs enfants à la sortie de l’école. Les mamans interdisent à leur progéniture de roder dehors à la sortie des classes.
Les pères de familles conseillent leurs épouses de faire des détours pour rejoindre la maison après les courses. L’alerte est donnée. Il faut faire attention et limiter les déplacements. En absence de contrôle et quand le reste du monde fait semblant d’ignorer l’existence de ce genre de produits pyrotechniques sur le marché, il ne faut compter que sur soi-même pour se protéger.
S. A-B