“La production a chuté de 60%”

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Qui aurait cru qu’un jour la sardine atteindrait le pic des 250 DA le kilo ? On ne parle même pas des autres espèces halieutiques pour lesquelles l’Algérien moyen a fait son deuil depuis longtemps. “Excessif !”, s’accordent à dire les consommateurs. La hausse vertigineuse des prix est, prosaïquement due, explique le directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Béjaïa, au “changement climatique, caractérisé notamment par des tempêtes jamais égalées dans le passé”. Voilà donc, aux yeux de Nadir Adouane, la raison de la baisse de production.

Selon lui, une simple comparaison entre janvier 2008 et janvier 2009 montre que la production a chuté de 60%, en faisant remarquer que la parade réside dans l’aquaculture, c’est-à-dire l’élevage de poissons. Aussi, dit-il, les responsables en charge du secteur de la pêche comptent, dorénavant, inculquer aux différents intervenants de nouveaux comportements pour une pêche “responsable et durable.” C’est, du reste, dans cet esprit que s’inscrit la quatrième édition du Salon international de la pêche et de l’aquaculture, tenue du 2 au 5 du mois courant au Palais des Expositions, Pins Maritimes d’Alger. La restructuration du secteur de la pêche permettra, estime Nadir Adouane, de le “rationaliser et de le développer”. Dans cette perspective, plusieurs projets ont été réalisés ou sont en cours de réalisation dans la wilaya de Béjaïa. A titre d’exemple, on cite l’aménagement du port de pêche de Béjaïa, la réalisation d’un port de pêche et de plaisance à Tala Ilef, la réalisation d’une antenne de pêche à Beni K’sila, l’aménagement et l’extension de plages d’échouage, l’acquisition de 46 unités de pêche, la réalisation d’une unité de transformation de thon, la réalisation d’une ferme aquacole, l’acquisition d’une fabrique de glace ainsi que la réalisation du siège de la direction de la pêche et des ressources halieutiques. L’activité emploie officiellement près de 1 000 travailleurs entre marins, patrons et mécaniciens dont la moitié a bénéficié de formations qualifiantes. La flottille de pêche consiste en 221 unités, soit 116 chalutiers, 34 sardiniers, 170 petits métiers et un corailleur. Elle est loin cependant de carburer à plein régime en raison de sa vieillesse et des aléas de la mer. Elle extrait, bon an mal an, quelque chose comme 3 500 tonnes de poissons. La wilaya de Boumerdès, par exemple, est au triple de ce chiffre. On estime que quelque 15 000 tonnes de poissons échappent, chaque année, aux filets des pêcheurs de Béjaïa où existeraient des points de cale avec des moyennes de rendement qui avoisinent les 190 kg à l’heure.

Ce qui laisse voir toute l’étendue de la “mer” à traverser pour rendre enfin la sardine à sa vocation de “plat du pauvre.”

Dalil Saïche

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