“Quand, en 1952, on était dans la même classe…”

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Par Gana Mammeri

“Sur la photo, nous sommes éloignés, lui troisième assis en partant de la droite, moi, troisième assis en partant de la gauche.

Dans la réalité nous étions très proches. Les seuls « Algériens », à l’époque, en classe de première moderne en 1952 avec M. Cohen-Bacri, notre professeur de français et non pas 1954 comme indiqué, année où nous étions en philo au lycée Bugeaud de l’époque. Nos parents étaient également proches, puisque nos pères se rencontraient au « Musée de Baghdad », magasin d’un oncle maternel — le papa de « Idir » — situé Bd Bugeaud en face de l’hôtel Aletti, où venaient aussi les parents de Lakhdar Brahimi de Bir-Aghbalou, tous très liés. Djamal, mon ami, venait avec moi, en toutes occasions afin de rencontrer mon cousin Mouloud Mammeri devenu son ami.

Avec la grève des étudiants en 1954, il fut arrêté en 1957 (?) par un régiment de parachutistes à El-Biar, le même que celui de Henri Alleg, je crois.

Moi aussi j’ai été conduit dans un immeuble Bd Clémenceau à El Biar où j’ai croisé une idole du football, Ibrir Abderrahmane un célèbre goal, Abbas Turqui, Bentchicou de la régie des tabacs, Bitam Salah, Abriche, Tahar Oussedik, Ousmer (Meumeu) commissaire de police, et toute la famille des Djender de At-Yenni qui étaient cinq ou six je ne sais plus. J’ai revu Djamal au Maroc plus tard, puis à Alger après l’Indépendance autour d’un café. Si je faisais des éloges de lui, on me dira que c’est normal, que je suis partial. Je dirai donc une seule chose de lui, il avait toutes les qualités humaines, il était un artiste complet, il m’étonnait quand il parlait de musique classique. Il jouait du piano, ce qui était rare! Merci, d’évoquer le souvenir d’un ami disparu, mais qui reste une « référence ».

G. M.

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