Saint Augustin revisité

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Les éditions Thala ont publié en 2007, un ouvrage signé Abderzak Bensalah dont c’était la première expérience dans l’écriture romanesque. L’auteur, médecin ORL de son état, a réussi à travers cet opus qui porte le titre «Nesmi fille d’Hippone» à mêler dans une parfaite symbiose évènements historiques authentiques et écriture romanesque avec, en toile de fond, une volonté de réssusciter un personnage historique de la trempe de Saint Augustin (354-430).

Le récit remonte à la période allant de 391 à 431, une quarantaine d’années, le temps que dura le ministère d’Augustin sur Hippone, au cours de laquelle elle sera la capitale spirituelle et intellectuelle de tout le bassin méditerranéen. Augustin devient prêtre en 391 puis il fut promu évêque en 395.

Au début, son rôle fut limité pour la raison simple que la communauté cathohique était minoritaire. En ville comme dans les campagnes, la plupart des Chrétiens appartenaient à l’église donatiste. A Hippone, l’élite sociale était soit païenne soit donatiste.

La communauté donatiste d’Hippone comprenait de riches notables citadins et même de grands aristocrates, dont au moins deux sénateurs, Eusébius (qui fut curateur, c’est-à-dire administrateur de la cité) et Caler.

Ce dernier était un grand propriétaire foncier qui devait faire une brillante carrière, puisqu’il devint par la suite successivement vicaire et préconsul d’Afrique. Il est vrai qu’il était, entre temps, devenu catholique sous l’influence d’Augustin.

Certains des historiens modernes qui ont étudie la doctrine sociale d’Augustin, lui ont reproché une certaine timidité, et un conservatisme. Ainsi, pour l’esclavage, s’il conseille l’affranchissement — qui est une bonne œuvre au demeurant—, il ne préconise pas l’abolition de ce qu’il considère pourtant comme le symbole même de la domination pécheresse de l’homme sur l’homme.

De même qu’il n’envisage pas une modification du régime de la propriété. Il privilégie une action ponctuelle au coup par coup, pour remédier aux injustices ou aux situations de détresse…

N. Maouche

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