Une vingtaine de blessés admis au CHU Mustapha Pacha

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Alger a vécu au rythme des bruits des pétards à l’occasion du Mawlid Ennabaoui. Une fête religieuse qui s’est avérée lourde de conséquences, puisque les pompiers ont enregistré pas moins de 32 incendies, durant la nuit de dimanche, dont 30 au niveau de la capitale, et les deux autres au niveau de la wilaya de Skikda et Tissemssilt. Ces incendies ont été heureusement maîtrisés par les pompiers qui ont passé une nuit cauchemardesque. Par ailleurs, ce phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur chaque année. Il reste que les conséquences de ces produits pyrotechniques, sont souvent très graves. Lors de notre virée au CHU Mustapha Pacha, où on s’est entretenu avec le chef de service de chirurgie infantile, ce dernier dira que son service a enregistré plus d’une vingtaine de cas pour le premier jour, dont sept ont été opérés. C’est le cas notamment pour Meki, un enfant de 13 ans qui a vu ces deux doigts arrachés par la “Chitana” un grand pétard qui a mis en émoi toute une famille. Les victimes, dont la majorité était atteinte aux mains et au visage, présentaient des brûlures de différents degrés.

En outre le service d’ophtalmologie a enregistré une dizaine de blessés dont trois ont été opérés après avoir eu des plis de cornée, tel le cas notamment de Gheni Karrani un enfant âgé de 8 ans, qui a failli perdre ses deux yeux, en s’amusant avec un pétard missile. L’hôpital de Bab El Oued, a enregistré, quant à lui, quatre cas graves au niveau de son service ophtalmologie. Par ailleurs, le nombre de blessés enregistré pour cette année, et moindre par rapport à l’année passée, c’est ce que nous a indiqué un responsable de la Protection civile. Il reste que la détonation des pétards a eu également son lot de désagréments, sur les personnes âgées et fragiles. Le même scenario se répète chaque année, les étals des pétards envahissent les grandes villes, deux mois avant la date de cette cérémonie, au vu et au su de tout le monde.

Des pétards de toutes dimensions, importés illégalement de Chine et vendus à des prix allant de 5 à 9000 DA l’unité, oui 9000 DA. Des produits qui inondent les villes, à l’approche de cette fête. On les trouve sur des états de fortune tenus par des enfants dans des marchés et dans chaque coin de rue. Malheureusement, cette fête religieuse est devenue aujourd’hui une pratique commerciale qui porte atteinte à la santé et au portefeuille du citoyen. L’utilisation des pétards n’a aucun lien avec cette fête religieuse.

Il reste que la question qui mérite d’être posée est le rôle des contrôleurs, notamment les services de douane, d’autant que la loi interdit l’utilisation de ces produits pyrotechniques.

Cependant, la responsabilité des parents restent derrière ces drames, d’autant qu’eux mêmes achètent ces ‘’bombes’’ sans penser aux conséquences. En 2008, un peu plus de 3,5 millions d’unités de produits pyrotechniques d’une valeur de près de 170 millions de DA, ont été saisies au niveau national par les services de sécurité.

Maouchi Yahia

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