Célébré cette année, le 9 Mars, la prochaine fête aura lieu le 26 Février 2010. En 2011, elle est prévue pour le 16 Février. En 2012, elle sera célébrée le 5 Février. Il s’agit de la fête de la naissance du prophète Mohammed. Elle est appelée aussi Milad al-Nabi en Egypte et Mevlid Kandili en Turquie. A chaque pays sa manière de célébrer El Mouloud. En Algérie, la célébration diffère d’une région à une autre. En Kabylie, on tend un peu à imiter les autres régions du pays, depuis quelques années. C’est la cuisine qui est le plus touchée par le copiage. Tout le reste est resté intact ou presque. Côté cuisine, le célèbre et non moins succulent couscous au poulet garni de légumes fumants est remplacé, dans certains foyers, par la délicieuse “Rechta” ou bien l’exquise “Tchekhchoukha.” Tout est question de goût après tout. Le poulet reste la viande qui se consomme le plus dans ce genre d’occasions. Avec le prix du poulet, ces dernières semaines, la tendance est à la viande rouge ou à la petite poule. Il ne faut pas exagérer. Les fêtes religieuses se succèdent et se suivent, depuis quelques mois déjà et la détresse se lit et se voit sur les petites bourses. Ceci dit si l’effort a été fait pour les autres fêtes, il sera de mise pour celle là. Seulement le repas n’est pas le seul effort financier fait en cette occasion. La liste est un peu plus longue, cette fois-ci. Les sucreries et autres pétards pour les enfants ruinent souvent les chefs de famille. Les familles nombreuses ressentent plus de pression à l’approche d’El Mouloud. Les enfants sont exigeants.
Et les prix sont exorbitants. Quelques paquets de pétards, toutes puissances confondues, quelques bougies de préférence au nombre des membres de la famille qui seront allumées le soir, quelques sucreries pour faire plaisir à tout le monde peut avaler le salaire d’un « smigiste ». Pour une famille de deux enfants, un père de famille a déboursé pas moins de 5000 dinars pour les pétards. « Mes enfants sont exigeants. Mais je ne peux rien leur refuser parce qu’ils sont brillants à l’école. Je fais un gros trou dans le budget. Heureusement que j’ai prévu un petit quelque chose pour l’occasion.
Une prime que j’ai reçue à la fin de l’année. Connaissant bien mes enfants et leur relation avec les pétards et autres explosifs, j’en ai gardé une partie. Alors le trou n’est pas énorme », nous raconte Salah, fonctionnaire, 48 ans.
Les enfants de Salah sont bien chanceux si on considère bien sûr que faire péter 5000 dinars en une nuit est une chance !-certains pères de famille sont désarmés devant leurs enfants et leur souhait de pyromanie pour El Mouloud. C’est trop cher répondent ces derniers. C’est surtout inutile, dit Abdellah, agronome, 52 ans.
« Je ne vois pas l’utilité de ces explosifs. Je trouve au contraire que c’est trop dangereux. Le Monopoli pour El Mouloud ce n’est pas mal aussi. Ce ne serait certainement pas du goût de mes enfants. Mais un jour, ils seront parents et ils comprendront mieux », nous explique Abdellah qui dit préférer faire face au chagrin temporaire de son enfant que de faire face à une brûlure sur le corps ou un œil crevé. Le constat d’impose. Les incidents sont nombreux. Et les doigts sont dirigés vers les pétards.
Des cas de brûlures même superficielles. Des cas de malaises, causés par les explosifs, ont été pris en charge. « On ne fait pas attention au reste du monde quand on est pris dans le tourbillon des explosifs. On est pris par la volonté de découvrir les capacités de chaque sorte de pétards qu’on nous propose. Ça résonne tellement qu’on ne veut pas que ça finisse. Je suis un mordu des pétards. Aucun ne m’effraye. J’ai de quoi faire exploser la maison de mes parents ! J’ai un gros stock. J’ai commencé à le constituer depuis deux mois déjà. Un véritable trésor. J’essaye de fairre attention aux autres. Mais ce n’est pas évident de calculer tout le monde », nous confie Said, 23 ans, stagiaire en froid et climatisation.
Les effets de la fête sont visibles, hier dans la matinée. Après une nuit explosive, Tizi-Ouzou s’est réveillée sur les débris des milliers de pétards qui ont explosé jusque tard dans la nuit. Quelques pétards explosent ça et là dans la journée d’hier. Mais Tizi semble avoir épuisé tout son stock.
Ceci dit El Mouloud n’est pas seulement synonyme de pétards. Les soirées du Mouloud, célébrées la veille du jour du Mouloud sont souvent l’occasion pour la famille de se retrouver au complet. Différents gâteaux sont servis avec le thé. Thimchaoucheth, Ahedour et autre Msemen au miel finissent par bourrer l’estomac. La Tomina aussi est de plus en plus appréciée dans notre région. Cette intruse est un mélange de miel de beurre et de semoule grillée. Certaines familles ne servent ces sucreries que le matin d’El Mouloud avec le café. En Kabylie, des waâdas ont souvent lieu durant les fêtes religieuses. Les grands saints sont célébrés en même temps que la naissance du prophète Mohamed (QSSSL). Ça a été le cas dans les quatre coins de la wilaya où des waâdas ont été organisées pour la célébration de la naissance du prophète Mohamed.
Originaire de la célèbre tribu des Qoraïchites de la presqu’île Arabique, ce dernier est le fils de Abdellah Ibn Abdelmoutalib précédé de plusieurs ancêtres notoirement connus qui, après Ben Adnane, remontent jusqu’à Ismaïl, aïeul des Arabes et fils du Prophète Ibrahim El-Khalil. Le prophète Mohamed est né à La Mecque le 12 du mois lunaire de Rabie el-awal en l’an de l’Eléphant correspondant à l’année 571 de l’ère grégorienne. Il mourut à Médine à l’âge de 63 ans, exactement le 12 du mois de Rabie el-awal en l’an XI de l’Hégire correspondant à l’année 632 grégorienne. Ayant été chargé par Allah de la délicate mission de dernier Prophète, alors qu’il était âgé de 40 ans. Mohamed a mené durant plus de 22 ans et dans des circonstances souvent difficiles, la Révolution Coranique. Il a fini avec l’aide de Dieu par réaliser autour de lui l’union de la totalité des populations d’Arabie. L’expansion de la religion musulmane s’est, par la suite, manifestée en Orient comme en Occident. L’anniversaire de la naissance du prophète se fête par des processions, des conférences et des récits sur sa vie. C’est aussi chez nous une grande fête populaire pleine de gaieté, de lumières et de chants dans tout le quartier et cela jusqu’à l’aube. La naissance du prophète est devenue une fête et a été instituée au XIe siècle en Égypte. Certains la considèrent comme une innovation. Maintenant, elle est devenue une fête nationale dans la plupart des pays arabes.
Samia A-B