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Trop chères, les frites

Réputée pour être l’aliment des couches moyennes, la pomme de terre se fait désirer désormais par les petites bourses à Béjaïa. Car, tenez-vous bien, son prix a atteint ces derniers jours des pics inimaginables. Aurait-t-on pensé vraiment que son prix atteindrait un jour les 60 DA le kilo ?

Sûrement pas ! Car, en dépit des dernières fluctuations des prix de la pomme de terre sur le marché national, durant l’année dernière et l’intervention des pouvoirs publics afin de pallier le manque, voire la rareté du produit sur les étals des souks en sollicitant, comme ultime recours, les partenaires étrangers, autrement dit le recours à l‘importation, le citoyen n’arrive pas à admettre que son prix atteigne les 60 DA. Mieux encore, l’Etat à même tenté de régler le marché des fruits et légumes durant cette période en barrant ainsi la route aux spéculateurs. “Excessif ! En toute franchise je ne comprends pas pourquoi ce légume se vend aussi cher. Pour moi, je ne peux pas m’en passer, car mes enfants ne consomment que des frites.

Aved le prix de la pomme de terre je crains que ma progéniture accepte de prendre par exemple des pâtes” estime Fatiha accostée à sa sortie du marché couvert d’El Khemis.

Pour Lila, la pomme de terre est un légume indispensable dans la préparation de tous les repas. “Comment voulez-vous que je m’en passe ? Je ne sais pas trop quoi dire, mais bon, il faut que les services concernés nous donnent une explication. C’est quand même anormal” fulmine-t-elle.

L’envolée des prix de la pomme de terre est due, explique Hocine Oussallah de la Chambre de l’agriculture, en premier lieu aux aléas climatiques. “Les fellahs ne pouvaient pas planter durant tout l’hiver. De ce fait il y a eu un problème de soudure entre la culture de primeur et celles de saison”, dit-il, en précisant qu’un tel hiver a sérieusement perturbé la plantation. Pour lui, la flambée des prix serait aussi l’œuvre des spéculateurs, en supposant au passage que les cultures maraîchères ont été touchées par la maladie dite “ la ruine absolue”. D’ailleurs, poursuit-il, des journées de sensibilisations sur les impacts d’une telle maladie ont été organisées à Oued-Ghir et ont été animées par des techniciens dépêchés d’un centre spécialisé implanté dans la ville de Draâ Ben Khedda, à Tizi-Ouzou. Notre interlocuteur regrette dans la foulée que les fellahs n’ont pas jugé utile de prendre part à ce genre de rencontre de sensibilisation.

Même si des efforts importants ont été consentis ces dernières années afin de réguler le marché des fruits et légumes au niveau national, il n’en reste, désormais que le prix de la pomme de terre donne le tournis. 60 DA aujourd’hui en attendant demain…

Dalil S.

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