Le premier secrétaire du FFS a choisi la ville d’Amizour pour entamer sa campagne pour le boycott des élections présidentielles devant un nombreux public venu assister à un meeting tenu devant le siège du parti et durant lequel Karim Tabou a, dans son pamphlet, tiré sur “tous ceux qui bougent” pour ces élections sans épargner presque personne.
Il dira d’abord qu’à cette occasion de la journée historique d’arrêt des hostilités entre la France et l’Algérie, son parti appelle à casser les interdits pour expliquer par la suite que le chef de daïra d’Amizour a interdit ce regroupement, ce qui dément, selon l’orateur, les dires du ministre du l’Intérieur Yazid Zerhouni que les partisans du boycott sont libres d’activer. Profitant d’abord de sa présence dans la ville d’Amizour, Tabou ouvre sa diatribe en s’adressant au député indépendant Meziane Belkacem issu de cette commune. Sans le nommer, il dira de lui qu’“il a mené une bataille contre l’aluminium, dans l’affaire Alexo, il a fini par s’exprimer dans la langue de bois.”
Quant à son mot d’ordre de bouder le vote prochain, Tabou estime que le FFS reste le seul opposant politique au pouvoir actuel et pour lequel le boycott est devenu un cauchemar qui hante les esprits de ses dirigeants.
Selon l’orateur, “les populations se désintéressent de ces simulacres d’élections et le FFS ne fait que capter ce que pense cette population outrée.” Karim Tabou a tenu des propos acerbes envers Zerhouni, lui reprochant d’avoir “gonflé” la liste des électeurs. “Un simple calcul des chiffres nous expliquera qu’il est quasi impossible d’atteindre le nombre de 20 millions d’électeurs inscrits”, lance-t-il, tout en évoquant aussi la double inscription des étudiants sur le ficher électoral ainsi que la création de ce qu’il a nommé “les électeurs temporaires” à travers les wilayas. De Saïd Sadi, aux six candidats aux présidentielles, en passant par Belkhadem et Zerhouni, aucun n’a échappé aux boulets rouges du secrétaire du FFS qui lance un défi de les affronter politiquement devant le peuple.
Après avoir terminé son factum, Karim Tabou quitte Amizour en allant vers Feraoun et Smaoun où il a tenu un discours non moins agressif.
Nadir Touati
