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Le prix de l’huile d’olive ne baisse pas

La saison oléicole est clôturée. La récolte dans certains villages de la commune d’Aït Yahia Moussa où les oliviers n’étaient pas touchés par les incendies a été abondante. On ne peut savoir le nombre d’hectolitres récoltés, mais selon les avis des uns et des autres, cette saison a été la plus prolifique depuis des années. Certes, les oléiculteurs ont passé un hiver des plus rudes. Au terme de leur labeur, la production a été satisfaisante, mais le prix du litre d’huile est toujours élevé pour les petites bourses. D’un village à un autre, son prix est fixé entre quatre cents et trois cent cinquante dinars. “Contrairement aux années précédentes, à la fin de la saison, les fellahs essaient d’écouler leur huile. Cette année, il n’y a rien car le produit est stocké dans l’attente de pénurie”, nous a dit un revendeur très connu venant d’Alger. “Les oléiculteurs exagèrent quelque peu. Si j’achète le litre à quatre cents dinars, combien demanderais-je au client ?”, s’est interrogé notre interlocuteur. D’autre part, les oléiculteurs ne l’entendent pas de cette oreille. “C’est la tâche la plus difficile, et n’oubliez pas que nous souffrons tous. Si vous calculez ce que nous gagnons par jour, nous n’avons pas le salaire d’un journalier avec bien sûr tous les risques encourus. Ces revendeurs occasionnels ne disent pas que les dattes ou la pomme de terre sont trop chères avec toutes les facilités accordées aux agriculteurs. Notre seule ressource est l’huile d’olive une fois tous les deux ans, voire trois ans. Et nous n’avons aucune subvention. Même les frais de mouture doivent être versés rubis sur l’ongle”, nous a expliqué un oléiculteur. Pour ce dernier, l’Etat doit faire quelque chose pour que le prix de l’huile soit abordable. “Si l’huile est collectée comme le lait, on aurait peut-être gagné quelque chose”, conclut notre dernier interlocuteur. En définitive, même si le prix du litre est jugé exagéré par certains, il y a toujours des consommateurs qui ne peuvent pas s’en passer de ce produit aux mille remèdes.

Amar Ouramdane

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