Un terrain pour des dizaines de villages

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Les années passent et se ressemblent pour les sportifs d’Ain El Hammam. Pour pratiquer une activité sportive, il faut sortir de la commune et aller parfois, très loin. Le seul terrain, existant à des kilomètres à la ronde, commence à être saturé vu la forte demande à laquelle il doit faire face. Situé à la limite des communes de Yattafen et d’Aïn El Hammam, le stade communal de Souk El Had attire quotidiennement plusieurs équipes de jeunes villageois, avides de sport. Ce terrain vague, tracé sommairement au bord de la rivière du même nom, appartient en réalité à la commune de Yattafen qui le met à la disposition de toute la jeunesse de la région. Pour y arriver, les sportifs doivent parcourir plus de dix kilomètres. Ils viennent des villages aussi éloignés que ceux de la commune d’Ait Yahia, d’Ath Bouyoucef ou de Michelet, au grand bonheur des transporteurs publics qui encaissent cinquante dinars par personne. «Pour se défouler, il faut réserver sa place dès le matin en envoyant quelqu’un y faire le pied de grue» nous dit un jeune, rencontré sur les lieux. Le nombre d’équipes qui y viennent est si important qu’on réduit la durée d’un rencontre à cinquante minutes. «L’essentiel est de courir un peu et de se dégourdir les jambes» ajoute un autre, lui aussi, venu réserver un créneau pour son équipe. Depuis que le stade d’Aït Yahia a été détourné pour construire un lycée, la pression s’est accrue sur celui de Yattafen. Celui d’Aïn El Hammam qui accueillait jusqu’à maintenant les petites catégories, a été choisi pour recevoir la salle omnisports dont les travaux seront entamés sous peu. Un projet que tous devraient applaudir s’il ne devait pas voir le jour au détriment du vieux terrain de foot, même s’il ne répond pas aux normes. Aucun projet ne pointe à l’horizon. Il ne reste plus aux jeunes footballeurs qu’à se recycler dans l’athlétisme ou faire carrément l’impasse sur le sport. Comme quoi en matière d’infrastructures sportives, la région a fait un autre pas en arrière.

A. O. T.

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