La Dépêche de Kabylie : Chanteur connu et respecté par un grand public, notamment en Kabylie, ces jours-ci, tu fais partie des artistes de la caravane de sensibilisation électorale : où vas-tu chanter exactement pour cette occasion ?
Ali Meziane : Je viens de rentrer d’une caravane à l’étranger plus grande que celle-ci. Maintenant, je suis à Tizi-Ouzou où je dois chanter à Tigzirt, Azeffoun, Azazga, Michelet et dans d’autres localités. L’essentiel, c’est que nous soyons tous des Algériens, nous sommes très fatigués des affres et séquelles du terrorisme en plus nous accusons énormément de retards. On doit se ressaisir car notre pays peut devancer beaucoup d’autres pays dans le monde. Il faut s’unir pour pouvoir avancer. Mon espoir est un appel au futur président de la République pour regarder de près le monde de l’art dans notre pays. Il faut dire que l’artiste dans notre pays meurt à petit feu ; il n’est pas valorisé, il n’a pas de statut, sa carrière se termine dans la précarité. Je pense que c’est honteux, surtout qu’il est le témoin de son temps et de son peuple.
Que va chanter Ali Meziane à l’occasion de ses galas ? Y’aura-t-il de nouvelles productions ?
(… Sourire…). Ah oui ! A Tizi-Ouzou, surtout, où presque tout le monde connaît mes chansons. Mais, certainement il y’aura de nouvelles chansons, parce que le public aime la nouveauté.
Ne pensez-vous pas qu’un artiste est appelé à être neutre, garder son indépendance en restant au dessus de la mêlée et de l’esprit partisan ?
Je suis d’accord avec vous, surtout lorsque l’on sait un peu à ce qui se passe dans l’Outre-mer, les gens ne confondent pas politique et art Malheureusement, chez nous ce n’en est pas le cas. Les gens jugent par rapport aux positions des uns vis-à-vis des autres.
On aimerait bien que l’artiste reste artiste au service de son public et de son peuple, sans aucune couleur politique. Personnellement, je n’en ai aucune.
Car si je choisis telle ou telle, je risque d’en perdre l’autre. Je veux être l’artiste de tout le monde afin que tout le monde soit avec moi, c’est là où réside le sens réel de la noblesse de l’art.
D’un côté, vous dites que l’artiste doit rester neutre et indépendant,mais d’un autre côté, vous faites partie de la caravane de sensibilisation qui est à connotation politique du moment qu’il s’agit d’une élection présidentielle.
Je ne pense pas m’inscrire dans le politique, parce que je suis artiste avant tout. Pour moi, j’ai des chansons à chanter et des messages à transmettre. Celui qui fait appel à moi pour chanter, je répondrai positivement, avec contrat et respect pour aller chanter, car je vis de la chansons.
Propos recueillis Par Amar Chekar