Au moment où trois candidats à l’élection présidentielle du 9 avril menacent de se retirer de la course, la candidate du Parti des travailleurs se dit sereine quant aux conditions propices dans lesquelles se déroule la campagne électorale. Animant, hier, un meeting populaire à la salle bleue à Béjaïa devant une une assistance nombreuse, Louisa Hanoune a déclaré d’emblée que “la campagne électorale se déroule dans des conditions normales” et, poursuit-elle, la population de par le territoire national “porte cette fois-ci un intérêt sans précédent à la chose politique”. Car, explique-t-elle à l’assistance, “le peuple à un rendez–vous avec l’histoire”. Dans une insinuation à une éventuelle fraude et au comportement de l’électoral le jour J, la candidate du PT se déclare d’orès et déjà confiante s’agissant du verdict des urnes. “Nous ne craignons pas l’urne, parce que nous savons pertinemment que le peuple est le seul qui décide”, en insistant dans le même ordre d’idées qu’”il est temps que la parole revienne au peuple”. Esquissant une rétrospective sur le comportement des électeurs lors des précédents rendez-vous électoraux dans la région, Louisa Hanoune explique à ses supporters que les choses ont évolué dans le bon sens. “Au début, c’était juste une démocratie de façade qui a engendré une spirale de violence. En 2004, les citoyens avaient été pris en otage par une véritable tragédie”, harangue-t-elle d’un ton à la mitrailleuse. Cela, enchaîne-t-elle, a fait en sorte que les citoyens “veulent un changement” comme en témoigne cette mobilisation citoyenne sans précédent. Et d’ajouter : “J’ai constaté la détermination des jeunes pour faire sortir le pays du tunnel”, en invitant l’assistance à voter pour elle. “J’ai besoin de vos voix pour relever les défis”, tout en leur promettant “d’ouvrir les dossiers politiques lourds pour en connaître les tenants et les aboutissements de la crise”, à même, explique-t-elle, “de mettre un terme au pourrissement ambiant”. Rebondissant sur la grève qu’observent les travailleurs de l’ETDE-Béjaïa qui sont sans salaires depuis quatorze mois, l’oratrice a qualifié leur situation de “crime” tout en promettant à son auditoire qu’elle demandera, si elle est élue, des comptes, à ceux qui ont dilapidé les derniers publics en recourant à des privatisations à l’emporte-pièce. La candidate du PT s’engage, par ailleurs, a opérer “une repture” avec les vieilles pratiques du parti unique et à engager une “profonde et véritable réforme économique”, et ce, précise-t-elle, pour amorcer une nouvelle dynamique économique. A propos de tamazight, la pasionaria du PT s’engage à faire d’elle la deuxième langue aux côtés de l’arabe. D’ailleurs, dit-elle, “c’est une revendication de tous les Algériens”. Elle a clos son meeting en invitant ses sympathisants à une réflexion pour mûrir leur choix le jour J : “Vous avez le choix entre laisser le pays entre les mains de la mafia ou une rupture et un changement”.
Dalil S.