Un marché des plus juteux

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Dans le temps, on parlait souvent des revendeurs de cigarettes qui pullulaient sur nos trottoirs. Depuis, une autre activité est venue s’ajouter au décor, et qui n’est pas des moindres. Il s’agit de la vente de tabac à chiquer, plus communément appelé “chemma”. Une activité en pleine expansion qui attire de plus en plus d’acteurs. Cependant, elle est monopolisée par un groupe de personnes originaires de Bouandas. Ainsi, à travers toutes les régions de la wilaya de Béjaïa, on retrouve ces revendeurs dans certains endroits, l’un à côté de l’autre, accroupis devant leurs bidons d’une contenance d’environ de cinq kilos, remplis de “chique” de différentes qualités. Avant tout achat, les consommateurs sont invités à “goûter” à la marchandise. La “chemma n’tumurt” défie toute concurrence. En effet, une boîte de chique servie dans un sachet coûte 10 DA et celle dite “extra” 15 DA, alors que l’“industrielle” (SNTA) en vaut cinq fois plus. Cependant, la qualité du produit dépend du sérieux du revendeur. C’est le cas notamment de cet ex-fonctionnaire, âgé d’une quarantaine d’années qui s’est reconverti en vendeur de chique à El-Kseur, où son produit est très prisé. Il déclare qu’il lui arrive de vendre jusqu’à 03 bidons par jour et qu’un bidon moyen représente au minimum 200 boîtes vendues à raison de 15 DA l’unité, soit une recette de 3 000 DA le bidon, alors qu’il achète le kilo de feuilles de tabacs entre 300 et 600 DA. Pour la préparation, il faut mélanger 1 kilo de chique pure avec 2 kilos de cendre de bois de figuiers. La meilleure qualité de cette “coke” est celle d’Aït Smaïl, dit-on. Un marché des plus juteux. Un revenu mensuel équivalent à 3 (trois) fois le salaire d’un fonctionnaire moyen. A méditer…

B. R.

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