La crise s’éternise à l’Enel de Fréha

Partager

En effet, le conflit opposant les syndicalistes de l’entreprise appuyés par les travailleurs à leur direction persiste. En fait, c’est le statu quo qui s’y est installé, car aucune décision n’est venue régler les choses. Les travailleurs ne décolerent toujours pas, cela se voit à travers les différentes banderoles suspendues et placardées ça et là dans l’enceinte de l’entreprise et sur sa clôture mais aussi devant son portail, des banderoles qui sont en tous cas visibles de l’extérieur, sur lesquels les travailleurs affichent leurs revendications dont “le départ pur et simple” du directeur général de l’entreprise. Cette dernière est devenue d’ailleurs la principale revendication du collectif des travailleurs qui ont d’ailleurs initié une pétition signée par 90 ouvriers exigeant justement ce départ. Il est à signaler que l’entreprise emploie quelques 770 travailleurs, et pour appuyer leur revendication, les mêmes travailleurs observent chaque jour une heure de débrayage de 13 h à 14 h. Une heure durant laquelle, les protestataires organisent des marches à l’intérieur de l’usine avant de tenir des sit-in devant le portail. Bien entendu, ces manifestations ne se déroulent pas “en silence”. Bien au contraire, les travailleurs qui ont déjà affiché “tout le mal” qu’ils pensent de leur directeur, crient, en effet et à tue-tête leur ras-le-bol contre ce responsable en reprenant des slogans “de la maison” tel que “Akliouat barra !”

En outre, les travailleurs de l’ex-Enel de Fréha ne comptent pas baisser les bras. Ils envisagent de maintenir la pression jusqu’à l’aboutissement de leur revendication. Il est à se demander ce que font les pouvoirs publics et qu’attendent-ils pour intervenir pour régler ce conflit et permettre ainsi à cette entreprise qui est considérée comme l’un des fleuron de l’industrie dans la wilaya de Tizi Ouzou, de retrouver sa sérénité d’antan et aller ainsi de l’avant. D’autant que tous les responsables concernés sont au courant du problème. Le conflit n’est plus un secret pour personne maintenant que “le huis clos” est levé sur le bras de fer opposant les deux parties et qui ont, à maintes reprises, échoué de laver “le linge sale” de l’Enel en famille, une famille dont les membres ne sont plus décidément sur les mêmes longueurs d’ondes. Plusieurs tractations ont été menées entre la direction et les représentants des travailleurs pour tenter de trouver “un terrain d’entente” mais en vain. En fait, ce conflit qui risque d’avoir des conséquences néfastes sur l’entreprise ne date pas d’hier. Les syndicalistes qui sont “indésirables” depuis leur intronisation à la tête de section de l’entreprise, au début de l’année 2007, sont montés au créneau le mois de février 2008 en initiant une grève de la faim qui a duré une dizaine de jours. Le dénouement d’alors s’est avéré n’être qu’“un au revoir” puisque les syndicalistes sont revenus à la charge presque une année plus tard en observant d’abord une grève de sommeil avant d’enclencher une autre grève de faim. Une grève de la faim qui a été suspendue sur pression des travailleurs qui ont décidé de reprendre une bonne fois pour toute le flambeau qu’ils maintiennent jusqu’à aujourd’hui haut et ils jurent qu’ils ne baisseront pas les bras jusqu’au départ de M. Akliouet, le P-DG de l’entreprise.

M. O. Ben Mokhtar

Partager