Les causes de ce débrayage sont d’ordre professionnel. En effet, la section syndicale de l’entreprise affiliée à l’Union de wilaya de l’UGTA (Union générale des travailleurs algériens) a adressé depuis juillet 2008 sept correspondances aux responsables du groupe Leather Industry dont relève Mac-Soum, à l’union de wilaya de l’UGTA et aux différents responsables locaux où ils revendiquent une revalorisation des salaires et l’allégement des conditions de départ en retraite pour les travailleurs ayant cumulé plus de 30 ans de service au sein de l’entreprise.
R. Djaâd, secrétaire général de la section syndicale et membre du conseil d’administration de l’entreprise, déçu, nous dira : “Non seulement nos revendications n’ont pas trouvé d’écho, mais Leather Industry a augmenté les salaires des cadres dirigeants dans la proportion de 12 000 à 17 000 DA et leur a attribué de nouveaux avantages socioprofessionnels, à l’exemple de l’octroi au P-DG de 40 000 DA comme prime de loyer s’il habite à plus de 60 km de l’entreprise”.
Ne voyant rien venir de la part des responsables pour dénouer la crise, les travailleurs ont demandé, samedi 11 avril, au P-DG et aux cadres présents dans l’entreprise, de la quitter illico presto. Obtempérant, le P-DG n’a pas pour autant courbé l’échine et sa réaction ne s’est pas fait attendre. Car, juste après, il a fait parvenir à la section syndicale via un huissier de justice un courrier où il informe les travailleurs du caractère illégal de leur action de grève en leur intimant l’ordre de rejoindre sans délais leurs postes de travail.
Pour leur part, les travailleurs tout en appelant à des négociations en adoptant un ton modéré, se disent prêts à maintenir le mot d’ordre de grève jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites. Estimant que leur entreprise est solvable, d’une part, du fait qu’elle dispose d’un plan de charges qui couvre trois ans de dépenses et d’autre part, du fait qu’elle n’arrive que difficilement à satisfaire toute la commande qui lui parvient, les travailleurs “imputent la responsabilité entière” (sic) de ce débrayage au directeur qu’ils espèrent voir partir et remplacer par un cadre jeune.
B. Sadi