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Les banques à l’index

Que n’a-t-il pas fallu de courage et de ténacité à ces candidats à l’investissement pour bousculer tous les obstacles bureaucratiques qui se dressent sur leur parcours et triompher de toutes les pesanteurs pour donner un contenu concret à leur rêve, celui de monter leur propre entreprise ?

“Les banques ne jouent pas le jeu», tel est l’argument massue ressassé par l’écrasante majorité de ces jeunes promoteurs pour expliquer que leur initiative a débouché sur un flop.

“J’ai présenté un dossier en béton, avec en sus, une attestation d’éligibilité délivrée par l’ANSEJ. Et quelle ne fut ma surprise d’apprendre que la banque qui devait financer mon projet m’opposer un niet catégorique», dira Smaïl, un jeune diplômé frais émoulu.

C’est la même (més) aventure, avec à la clef une cinglante fin de non-recevoir de la banque qu’a eu à vivre le sémillant Ouali, dont le dossier “ne souffre aucune contestation», soutient-il.

“J’ai la nette impression que les banques ne tiennent pas en estime les postulants qui projettent d’investir dans le domaine agricole. Et dire que je me suis démené pour réunir les fonds nécessaires à ma quote-part», ajoute-t-il, désabusé. Mais Ouali n’est pas, à l’évidence, du genre à se laisser conter. Son entêtement n’a d’égal que sa farouche détermination à se battre jusqu’au bout pour s’extraire de la quadrature du cercle et décrocher le précieux sésame, synonyme d’augure prometteur.

D’aucuns parmi ces chômeurs-promoteurs, dont les démarches auprès des banques ont fait choux blanc, vitupèrent contre la persistance de “réflexes anachroniques», chez certains banquiers qui, sous couvert d’arguties aussi faciles que factices, trouvent toujours la parade pour éconduire le demandeur de crédit.

“Allégations farfelues», rétorque le responsable local d’une banque primaire, l’un des rares banquiers à avoir eu l’obligeance de déroger à la loi de l’omerta qui semble de rigueur dans ce secteur.

Se voulant circonspect, il enchaînera : “Notre métier est, entre autres, de prêter de l’argent. Mais tout prêt est subordonné à une conditionnalité pour garantir son recouvrement”.

Pour ce banquier, la libération il y a quelques années, des prix de participation des banques primaires dans le Fonds de caution naturelle de garantie (FCMG) des risques-crédits des chômeurs-promoteurs est l’un des meilleurs gages de l’engagement des banques dans le financement de l’investissement. Il reste à espérer que ce verrou qui saute n’est qu’un premier pas, en attendant de lever d’autres. Sans quoi, on verra toujours autant de projets d’investissements partir en fumée.

N. Maouche

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