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Consternation à Timezrit

A Timezrit, depuis l’annonce du kidnapping de Azzedine Belkadi, l’enfant de la ville, à Baghdad par un groupe armé, c’est la consternation. Si les commentaires vont bon train, l’espèce de fatalité qui frappe la famille Belkadi depuis un peu plus d’une décennie rejaillit inévitablement dans toutes les conversations. Hadj Hocine, le patriarche de la famille, n’a pas été en effet épargné ces 13 dernières années par le sort. Boubekeur, le frère de Azzedine, a dû, la mort dans l’âme, quitter le pays en 1992 sous la menace terroriste pour s’installer de l’autre côté du grand océan, aux Etats-Unis. Mouloud, l’autre frère, lui aussi diplomate à l’ambassade d’Algérie aux USA, atteint d’une maladie incurable en 1997, devait succomber quelques mois plus tard sans que la famille ne connaisse exactement la nature du mal qui le rongeait et qui l’a emporté. Hadj Hocine, stoïque, trouve les ressources nécessaires pour surmonter ces terribles et successifs coups du sort, survenus dans un laps de temps trop court et dont les blessures ne se sont pas complètement cicatrisées qu’une troisième épreuve vient ébranler cette famille.L’annonce de l’enlèvement des deux diplomates algériens a eu l’effet d’un coup de massue à Timezirt.Azzedine Belkadi est unanimement respecté. Pour beaucoup, et jusqu’à la diffusion des portraits par la télévision nationale, il s’agit d’un coup d’intox de la résistance irakienne. La famille, elle, a été prévenue par téléphone le jour même du rapt par les Affaires étrangères. Inutile de dire que tous sont encore sous le choc. L’un d’eux a eu tout de même ces mots : “Nous avons confiance. Nos autorités sont capables de dénouer cette crise”.Azzedine est né en 1957 à Ighil Guemmour, commune de Timezrit. Célibataire, il est extrêmement serviable. Il venait juste de rejoindre son poste à Baghdad, via la Syrie, pour assurer la continuité diplomatique au sein de la représentation algérienne. Son premier réflexe, une fois sur place, fut de rassurer sa famille, exprimant même à l’un de ses proches “son sentiment d’être à l’aise dans ce pays”. Timezirt retient son souffle et croit en la libération prochaine des deux diplomates.

M. Bekakria

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