Quelle issue pour les APC de Melbou, Tinebddar, Chemini et Beni Melikèche ?

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A la commune de Souk Oufella dans la daïra de Chemini, un élu indépendant a transcendé les divergences partisanes en rejoignant, mardi, la majorité relative que détient le RCD permettant ainsi de dénouer une crise qui aura duré plus seize mois. Paradoxalement, à Melbou, Tinebdar, Beni Melikeche et Chemini, le blocage perdure en dépit des sommations et autres arrêtés de substitution du premier responsable de l’exécutif de wilaya. Cela, soulignons-le, pénalise sans l’ombre d’un doute les citoyens, car à défaut de l’installation de l’exécutif communal et des différentes commissions, aucune délibération ne peut être adoptée. Conséquence, tous les projets structurants pouvant sortir ces communes de leur situation de sous-développement sont systématiquement relégués aux calendes grecques. Un état des lieux qui s’inscrit à contresens des attentes des citoyens qui espèrent sortir de l’isolement et partant, rattraper les retards en matière de développement économique.

C’est le cas, par exemple de la commune de Tnebdar où les élus peinent toujours à trouver un terrain d’entente et tourner la page des clivages à même d’en finir avec la situation de blocage qui prend en otage l’intérêt général de la commune. Là, cinq élus dont trois élus FFS, un élu RCD et un autre issu d’une liste indépendante se posent des questions, mais sans pour autant donner de réponses : “ Qui est responsables du blocage ? A qui imputer le retard ?”. Ces élus ont récemment interpellé le wali d’intervenir pour éclaircir la situation de l’APC de Tinebdae, en donnant suite à la délibération du 10 septembre 2008 portant “ retrait de confiance au P/APC”, et ce, soulignent-ils, “ afin de mettre un terme à une gestion opaque et à l’intox d’élus en disgrâce”.

Lesquels élus, allusion faite au P/APC, estiment-ils, “interprètent l’absence de réponse à une fin de non-recevoir”, tout en sollicitant le wali à prendre les mesures qui s’imposent pour mettre fin à une situation confuse. “Nous vous réitérons respectueusement, monsieur le wali de bien vouloir prendre un peu de votre temps pour donner une suite (valider) ou nous notifier la raison de l’invalidation de la délibération du 10 septembre 2008, pour que nous puissions y remédier et réorganiser dans un cadre conforme les délibération pour débloquer la situation de l’assemblée” demandent-ils au wali. En ce qui concerne la gestion de substitution décidée par le wali dans les communes confrontées au problème du blocage, les cinq élus estiment qu’ “elle arrange le P/APC”. “ Lui-même (le maire ndlr), avait substitué les élus par un conseil consultatif, un conseil désigné pour cautionner ses décisions et discréditer des élus qu’il considère comme “cheikh el-kanoun” expliquent-ils, en rappelant, par ailleurs, que plusieurs rencontres ont été organisées par le chef de daïra de Sidi Aïch pour dénouer la crise et trouver une solution au problème du blocage, mais l’édile, regrettent-ils, “ s’est obstiné à tout rejeter.” A la commune de Beni Melikeche, cinq élus (2 RCD, 2 FFS, 1 RND), refusent de siéger avec le maire actuel tout en expliquant, dans une déclaration rendue publique, à leurs concitoyens, les raisons qui ont motivé le blocage et la position qu’ils ont adoptée jusque-là. Selon eux, les divergences ne sont nullement d’ordre d’occuper tel ou tel poste, mais le blocage, estiment-ils, est dû au “comportement négatif, irresponsable et en contradiction avec les attributions d’un maire”.

Lequel comportement, ajoutent-ils, n’est pas de nature à gagner leur confiance. Ils estiment par ailleurs que la position qu’ils adoptent est juste et cohérente tout en insistant sur le caractère inébranlable et inflexible de leur position. En somme, le déblocage n’est pas pour demain. Il en est de même dans les communes de Melbou et Chemini, où les élus peinent à s’attendre sur le minimum : installation de l’exécutif communal. Résultat : statut quo !

Il faut dire au passage qu’au moment où les élus s’entredéchirent et se renvoient la balle, car d’aucuns, pour résumer, ne veulent endosser la responsabilité de cet échec patent en termes de gestion de la collectivité locale, les citoyens restent les seuls à en pâtir.

Le blocage, peut-être faut-il le souligner aussi, tire davantage ces communes vers le bas, alors que tous les ingrédients sont là : dette effacée, budgets conséquents volonté politique…, pour amorcer une nouvelle dynamique.

Dalil S.

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