L’APC de Haizer face au blocage qui dure

Partager

Au lendemain des élections municipales du 29 novembre 2007, de nombreuses APC de la wilaya de Bouira s’étaient retrouvées, en l’absence de consensus, quasiment en état de blocage et ce durant plusieurs mois. La majorité absolue n’étant pas acquise dans ces APC, les partis politiques se disputaient les sièges et ne semblaient pas prêt à lâcher du lest pour débloquer la situation.

On dénombrait à l’époque, des blocages au niveau des APC d’El Esnam, Ahnif, Raouraoua, Haizer, Aomar, Chorfa, Bordj Okhriss, Dechmia, Bechloul, Oued El Berdi. Des communes, toutes issues de zones rurales, qui à elles seules abritent pas moins de 150.000 habitants. Il aura fallu du temps, et de la patience pour les électeurs de ces communes afin de voir enfin leurs maires prendre des décisions pour appliquer les programmes de développement local.

Les guerres intestines entre les élus et parfois à l’intérieur d’une même structure politique auront duré de longs mois avant de connaître leurs épilogues et il aura fallu l’intervention de nombreux leaders de partis politiques pour ordonner à leurs ouailles de coopérer avec leurs adversaires “pour l’intérêt des populations’’.

Aujourd’hui, près de 17 mois après ces élections, les communes bloquées ont presque toutes reprises leurs activités. Toutefois, même si un semblant de consensus a été dégagé, ce n’est pas pour autant que les populations de ces localités ont renoué avec le calme et la sérénité.

Dans la commune de Haizer, située à 10 km au nord-est du chef-lieu de wilaya, le malaise du blocage persiste toutefois malgré les pourparlers engagés avec les autorités de wilaya et les différents élus. Afin de remédier à ce blocage, un ordonnateur, qui n’est autre que le chef de daïra de Haizer, a été installé par le wali. Un ordonnateur qui, hélas, n’est pas en mesure de promouvoir le développement local dans la région, rôle initial et primordial de l’assemblée populaire communale.

De sources sûres, on apprend qu’une vingtaine de projets d’envergure, à même d’assurer un développement durable dans cette commune, ne sont toujours pas lancés. Un obstacle difficile à surmonter et surtout, une bien amère réalité pour une population qui a pourtant fait son choix en hissant à la magistrature communale, une personne qui représente les valeurs et les aspirations citoyennes.

A cette situation de blocage vient s’ajouter la grogne des employés de cette mairie, qui selon une déclaration parvenue à notre rédaction, entameront à partir d’aujourd’hui une grève de la faim pour faire valoir leurs droits.

A signaler que les travailleurs de cette APC, sont entrés en grève illimitée depuis le 06 avril dernier. L’exemple de la commune de Haizer, qui jusqu’à l’heure actuelle est la seule APC sur les 45 de la wilaya, considérée en situation de blocage, démontre si besoin est, de la gravité de la situation.

Des projets en souffrance ou en instance de lancement, viennent s’ajouter au retard accumulé dans cette région sur le plan du développement local. Là encore, des villages entiers attendent désespérément le raccordement en AEP, en gaz ou bien d’autres projets structurants à même de sortir la localité de son confinement géographique. Notons néanmoins que pour Haizer, cette situation de blocage a le mérite d’être claire, ce qui n’est malheureusement pas le cas pour d’autres communes, notamment celles de la région Est.

En effet, des communes situées en haute montagne, à l’exemple de Saharidj ou d’Aghbalou et qui espèrent également rattraper le retard accumulé au fil des années dans le programme de développement local.

Pour l’exemple de la commune d’Aghbalou, le raccordement en AEP à partir de l’Aïnser Averkan où l’acheminement du gaz naturel sont autant de préoccupations qui nourrissent les esprits des habitants de la localité. Des projets inscrits, certes, mais qui hélas tardent à voir le jour. Ce qui laisse dire à certains citoyens, que les rouages grincent même dans les communes qui ne connaissent pas et qui n’ont pas connu de situation de blocage.

Hafidh B.

Partager