«L’érosion hydrique présente son action maximale dans les zones montagneuses
Le déboisement de fortes pentes favorise le ravinement lors des précipitations. Il se crée de la sorte de nouveaux torrents tandis que ceux qui existaient antérieurement dévastent de plus en plus les sols situés de part et d’autre de leur lit. En effet, l’absence de végétation favorise le ruissellement et l’écoulement de masses d’eau considérables collectées dans le bassin versant, dont l’action destructrice est amplifiée par la dénivellation.
Le pouvoir régulateur de la végétation, en particulier des forêts, sur le cycle de l’eau est connu depuis la plus haute Antiquité. L’érosion du sol est absente là où une végétation arborée existe, elle est négligeable en prairie, même sur de très fortes pentes.
Le couvert végétal exerce son effet régulateur par de multiples modalités qui entravent l’érosion hydrique. Un hectare de forêt méditerranéenne retient quelque 400 tonnes d’eau après un violent orage. Celle-ci sera en partie évaporée, le reste s’infiltrera lentement et sera peu à peu restitué aux nappes phréatiques, tandis que le ruissellement sera nul.
À l’opposé, la destruction de la forêt se traduira par une érosion accélérée due à la violence de l’impact des gouttes de pluie sur la terre dénudée et au ruissellement intense».
François Ramade
in «Ressources et richesses en péril»
