Il ne se passe pas une semaine, à Tizi-Ouzou, sans enregistrer un cas de dépassement, de violence et de harcèlement dans les établissements scolaires. C’est un constat amer qui se dégage en matière de sécurité dans les écoles et les centres de formation, même si la large proportion des actes de violence est tenue au silence par peur de représailles et surtout de discrédit. Les victimes de ces violences sont en grande partie la population scolaire féminine, qui fait face au diktat de personnes hystériques dans l’enceinte même des établissements et à l’extérieur.
L’esprit de camaraderie qui existait dans le passé, entre les élèves de différents classes, a cédé la place au chantage et au harcèlement sans retenue. Sinon, comment expliquer cette spirale de violence sous toutes ses formes qui caractérise la relation entre les élèves, à commencer par les vols, par ruse ou par abus de confiance, de téléphones portables pour récupérer les numéros.
Le chantage se pratique à partir du moment où des informations confidentielles sont détenues par certains élèves (garçons). On a signalé dans certains lycées, à Tizi-Ville, des situations inimaginables que certaines filles endurent.
La circulation sans prudence de vidéos dans des téléphones portables, exhibant les corps de certaines jeunes filles prises en vidéo à leur insu, dans la plupart des cas, avec la complicité de certaines filles de mœurs légères pose un sérieux problème ! L’irresponsabilité de ces auteurs expose au danger permanent les innocentes filles, d’abord au châtiment familial puis à la pénalisation de la société, sévère et impitoyable sur des question de ce genre. La jeune fille prise dans le tourbillon de cette pratique à la limite de la criminalité, cède et ne souffle le moindre mot afin d’acheter la discrétion et le silence. Les numéros de téléphones de certaines jeunes filles (lycéennes et étudiantes) s’échangent entre garçons avec une facilité déconcertante mais surtout avec une lâcheté sans risque.
La seule victime, condamnée au silence, dans ces pratiques, n’est autre que les filles. Sans évoquer les cas gravissimes qui se produisent dans les cités universitaires où certains étudiants immoraux et inconscients exercent une terrible pression sur certaines étudiantes, allant jusqu’à la violence physique, sans que des plaintes soient déposées. Avec la technologie et le Net, certaines jeunes filles sont allées jusqu’a se suicider ou quitter carrément le domicile familial et la région, pour s’être découvertes sur des sites pornographiques. La jeune fille, innocente et impuissante est devenue une proie facile à certaines gladiateurs en tous genres.
Dans le milieu scolaire où elle est censée être protégée, commencent à peser sur elle une violence et un chantage qui la poussent à la débauche. L’on se demande si les chefs d’établissements scolaires ont une batterie de mesures préventives contre de pareils dépassements ou bien le comportement laxiste gouverne la gestion des établissements. Une police de cybercriminalité est plus que nécessaire pour stopper cette dérive des temps modernes, causant parfois crimes et répudiation, voire exil forcé.
Il faut dire que la dégradation des conditions socio-professionnelles de l’encadrement scolaire, qui ne cesse de revendiquer et de poser des problèmes légitimes a quelque part décomposé la famille éducative, livrée à elle-même pour produire des phénomènes de société contraires à sa mission naturelle, celle de produire du savoir et de l’éducation. Jusqu’où ira ce silence complice de cas avérés de violence ?
Khaled Zahem
