En effet, la salle polyvalente, située au chef-lieu de la commune, devrait, initialement, abriter plusieurs activités culturelles et sportives. Cependant, en l’absence de moyens, seule la volonté de son personnel maintient encore en place la vocation d’une telle structure. A l’entrée de cet établissement, en guise d’information, on peut y trouver arrangés, des revues et bulletins sur des thèmes d’actualité, des campagnes de sensibilisation quant au Sida, au tabagisme et autres fléaux, ainsi que des affichages des règlements intérieurs, d’autres pour expliquer le fonctionnement de ladite structure, des invitations et autres annonces en prévision des commémorations et célébrations. M. Derdane Kaci, directeur de cette salle, en nous accueillant, nous apprend que ces revues et bulletins sont systématiquement distribués aux visiteurs.
Cette salle “se veut un espace de rencontre et de créativité. Notre objectif est de réussir davantage une intégration d’enfants, jeunes et adultes à travers les différentes campagnes d’animation, des ateliers artistiques, des cercles de sensibilisation et des activités culturelles et sportives”, dira D. Kaci. Alors que cette salle accuse un manque flagrant de moyens, cependant, il nous a été donné de constater la mise en place d’ateliers et de clubs qui ont été créés “dans le souci d’une prise en charge effective des jeunes, tous âges et niveaux confondus”, dira Rachid Menas, assistant administratif dans cet établissement. En effet, le seul éducateur spécialisé, D. Boudjema, anime à lui seul un club de loisir et scientifique, dont des cours d’initiation à l’informatique sont dispensés, et un club de la langue française pour l’apprentissage et le soutien aux élèves. Force est de constater que cet établissement ne dispose que de deux ordinateurs ! “Un fait navrant de n’avoir que deux micros, mais notre établissement devrait aussi disposer d’une ligne ADSL, ce qui permettrait aux jeunes de surfer sur le web et s’ouvrir sur l’acquisition des connaissances”. Afin de renforcer le lien social et l’égalité d’accès à l’art et à la culture, la gent féminine anime, elle aussi, des ateliers, à l’instar de celui de la broderie sur soie, un club des arts traditionnels est activement animé par ses membres adhérentes qui entretiennent aussi une exposition permanente de poterie, objets et outils traditionnels. Par ailleurs, un club de citoyenneté dont D. Kaci et M. Chabaâbane, rencontrés eux aussi sur les lieux, sont membres, a été créé comme une dynamique pour évoquer et transmettre le patrimoine commun de la région par des témoignages historiques. En effet, des dizaines de photos des martyrs de la région ainsi que leurs biographies ont été récupérées, des sites archéologiques et historiques font encore l’objet de recensement et de photographies. Ainsi sur les fiches, on peut y lire, entre autres, sur les vestiges et statuettes se trouvant au village de Taghzout, l’école des Oulémas d’Ouled Abdallah fondée en 1946, la confrérie de Sidi Ahmed qui date de l’époque ottomane… Tout en exprimant la volonté de son établissement d’être en permanence à l’écoute et à l’encadrement, notamment, de la masse juvénile, D. Kaci, dira : “On ne peut pas compter sur le hasard pour que nos enfants et nos jeunes rencontrent un jour l’art et la culture”.
Pour cela, nous apprenons que des campagnes de sensibilisation et des journées de commémoration sont, à chaque fois, tenues en collaboration avec les établissements scolaires, notamment le CEM de la commune. Bien qu’il déplore le manque de moyens, notre interlocuteur dira qu’il va engager son établissement pour favoriser le développement d’initiatives, en révélant le potentiel créatif des habitants et plus particulièrement des jeunes dont la création des clubs de musique, de scouts, organisation des concours et compétitions culturelles et sportives au profit des jeunes et élèves des établissements scolaires… sont inscrits pour un avenir proche. Il est à signaler que par le passé, une bonne partie de la masse juvénile a déserté cet établissement en raison du manque de moyens. Par conséquent, des jeunes artistes dans différents domaines risquent de voir leurs talents gâchés. En attendant la rénovation et le renforcement du matériel de cette salle, à titre d’exemple, le stade combiné, à côté de cette salle, ouvert dans un passé récent est aujourd’hui dans un état lamentable, la culture y semble être le pauvre parent en matière de développement.
L. M.
