Parmi tant d’autres styles d’arts martiaux pratiqués à Tazmalt, le full contact est en voie de disparition en raison de cette image «de violence» qu’il ne cesse de donner alors qu’il suffit d’enseigner cet art en axant sur la discipline pour hisser les jeunes à un niveau supérieur.
En outre, ce sport qui est soumis à une réglementation se trouve malheureusement sans aucun suivi : ce qui fait que des clubs sportifs d’arts martiaux activant dans la clandestinité totale sans agrément, sans une quelconque affiliation et c’est les athlètes qui en payent les frais de cette anarchie. Parmi les quelques rares bonnes volontés qui tentent tant bien que mal à assurer le suivi de certaines disciplines d’art martial on trouve néanmoins, Aflalay Kaled, cet universitaire et ancien karatéka qui a renoué avec la pratique de ce sport qu’il a délaissé, depuis quelques années pour venir au secours des jeunes assoiffés qui ont dû tout abandonner en raison de l’instabilité des entraîneurs. A la tête d’une quarantaine d’athlètes, il enseigne le full contact au complexe sportif de proximité de Tazmalt où il est adhérent en attendant de se faire délivrer l’agrément d’une association sportive. Parmi son effectif, on retrouve des jeunes à peine âgés de 8 ans tels que Azouaou et Yacine alors qu’en catégorie cadets et juniors ce sont les frères Aflalay qui sont nombreux à pratiquer cet art à l’image de Youva, Amazigh, Meziane et Lahlou. Par ailleurs, la majorité des athlètes ont eu à pratiquer le full contact par le passé sont ravis de renouer avec cet art à l’exemple de Meziane Jugurta ce karatéka de haut niveau qui continue à faire des merveilles malgré la blessure qui le ronge depuis des années sans avoir pu bénéficier d’une quelconque prise en charge pour des soins urgents faute de quoi il se retrouvera avec des séquelles pour le restant de sa vie. Approché lors d’une séance d’entraînement, l’éducateur Aflalay Khaled qu’on a interrogé, nous dira «C’est vrai que le full contact a toujours donné une mauvaise image et particulièrement à Tazmalt. Ma mission est d’innocenter cette discipline de ce qualificatif et lui redonner son charme et sa valeur avec l’instauration d’une discipline de fer pour un niveau appréciable des jeunes mordus de karaté et leur épargner les fléaux sociaux qui rongent sans cesse notre société et qui se trouvent livrer à eux-même sans que des mesures n’aient pu être prises pour sauver cette génération très fragile et guettée par l’oisiveté, mère de tous les vices», conclut -il. Avec son attachement et son amour à cet art, Khaled ne pourra que réussir dans sa mission même si celle-ci s’annonce difficile.
A. L.