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Vers la création de coopératives d’exploitation de parkings

Aucun parking digne de ce nom, c’est-à-dire clôturé et gardé, n’existe dans la ville.

Ce qui a pris le nom de parking ici ce sont des tronçons de chaussés squattés par des jeunes chômeurs qui les exploitent comme parkings payants légaux et réguliers. Et forts de ce qu’ils considèrent comme un droit pour eux, même si toutes les autorisations d’exploitation de parkings délivrées par l’APC, à l’occasion de la saison estivale notamment, ont expiré à la date du 30 septembre 2008, ces jeunes continuent d’exiger des automobilistes qui stationnent dans “leurs trottoirs” le temps de faire quelques achats dans un magasin ou de prendre un café avec un ami, une dîme de 20, 30, voire 50 DA selon les emplacements. Mais comme certains conducteurs, estimant qu’ils n’ont pas à payer pour un bout de chaussée publique qu’il n’ont occupé, du reste, que pendant quelques heures, refusent de s’exécuter mais comme aussi le gardien autoproclamé juge que c’est son droit le plus absolu d’exiger un paiement pour le gardiennage qu’il a assuré, on assiste alors souvent à des prises de bec parfois violentes entre les deux antagonistes. Lors d’une émission sur les parkings diffusée récemment sur Radio Soummam, des auditeurs ont dénoncé le diktat de ces “gardiens” qui, en cas de refus de paiement, s’arrangent toujours pour se venger en faisant casser par un complice un accessoire du véhicule. Néanmoins, conscients de leur vulnérabilité sur le plan de la loi, la plupart des gardiens de parkings se contentent dans le pire des cas, tout en vous souhaitant bonne route, d’afficher une mine des plus défaites, ils sont toujours heureux d’empocher la somme que vous avez bien voulu leur mettre dans la main. Certains gardiens usent d’une astuce particulière pour vous racketter 20 ou 30 DA pratiquement sans aucun risque. Cette technique consiste à ne pas se montrer au moment où un automobiliste s’apprête à se garer et à accourir pour réclamer son “dû” au chauffeur qui se trouve sur le point de quitter le stationnement. Ainsi sa responsabilité de vol où de détérioration du véhicule ne peut en aucun cas être invoquée puisqu’il n’est ni vu ni connu de personne. Des automobilistes notent cependant que la plupart des gardiens de parkings sont sérieux et font correctement leur travail. Et les usagers sont heureux de leur confier la garde de leurs véhicules pour pouvoir vaquer tranquillement à leurs occupations. D’ailleurs, faute d’embauche ou d’emploi stable, ces gardiens qui se partagent parfois jusqu’à 20 l’exploitation d’un même parking, continuent à ce jour, d’exercer comme si l’autorisation que leur avait attribuée l’APC pour la saison estivale n’avait pas expiré à la date du 30 septembre 2008. Interrogés, ces gardiens qui sont quelquefois de respectables pères de famille déclarent, s’agissant de leurs recettes, que s’ils travaillaient bien en été, en hiver, ils gagnent moins de 10 000 DA par mois et ne disposent même pas d’un petit abri pour se protéger de la pluie ou du soleil. Si pour l’APC, le nombre de parkings est de 28 et les autorisations délivrées ont toutes expiré, selon Mouhoubi Allaoua, vice-président de l’APC, pour la police, déclare une source proche de cette institution lors de l’émission de Radio Soummam sur les parkings, les autorisations en cours de validité ont été trouvées en possession de certains gardiens de parkings et le nombre de parkings recensés atteint les 81.

Cette différence s’explique par le fait que l’APC n’a tenu compte que des parkings réguliers alors que les services de police ont sans doute comptabilisé tous les tronçons de chaussée où des jeunes réclament aux automobilistes des droits de stationnement. Et en attendant que ces places de stationnement soient réglementées, les autorités préfèrent laisser faire que de recourir à des sanctions qui se traduiront fatalement par des représailles sur les véhicules des citoyens. D’autant que la réglementation des parkings de la ville est en cours, souligne le vice-président de l’APC, Mouhoubi Allaoua. C’est la mise en application de la circulaire du 29 novembre 2006, du ministère de l’Intérieur, relative aux parkings. L’APC a déjà délibéré et sérié les parkings en quatre catégories : parkings de jour, parkings de nuit, parking hebdomadaires et parkings pour la saison estivale et fixé les redevances dont doivent s’acquitter les jeunes qui désirent exploiter un parking. La circulaire stipule que les prétendants à l’exploitation de parkings doivent d’abord se constituer en coopérative d’exploitation de parkings avec statut notarié et déclarer l’existence de la coopérative à la direction des impôts. En outre, ils auront à signer un cahier des charges avec l’APC et à souscrire une police d’assurance pour couvrir les risques éventuels de dégradation des véhicules confiés à leur garde. Une fois agrées, les gardiens de parkings se distingueront par le port d’un badge que leur délivrera l’APC et les tickets de gardiennage qu’ils remettront aux usagers porteront le sceau de l’APC.

B. Mouhoub

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