La corporation menace de radicaliser le mouvement

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Comme convenu, la grève cyclique des trois jours se poursuit pour la deuxième journée consécutive par les deux syndicats autonomes des hospitalo-universitaires, à savoir le Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales (SNPDSM) et celui des maîtres-assistants en sciences médicales (SNMASM). Bien que les hospitalo-universitaires admettent comprendre la colère des étudiants en médecine, ces derniers dénoncent cette situation chaotique dont ils prennent les pouvoirs publics pour responsable. « C’est aux pouvoirs publics de trouver une solution claire à ce conflit dont les étudiants sont les première victimes », a tonné un syndicaliste. Concernant la dernière déclaration du recteur de l’université d’Alger, M. Tahar Hadjar, dans laquelle ce dernier affirme qu’il n’y aura pas une année blanche, le Pr. Rafik Allouche, président du SNMASM fera savoir que « la corporation ne reculera et ne cédera pas à la pression des étudiants jusqu’à avoir gain de cause ». « La balle est dans le camp du Premier ministre », a-t-il enchaîné. Ce syndicaliste dément également les propos du recteur de l’université d’Alger relatifs au projet de décret de la rétribution de la santé publique qui, dit-il se trouve au niveau du secrétariat générale du gouvernement. « Cela ne sont que des paroles en l’air pour nous convaincre de geler le mouvement du fait que notre dossier se trouve au secrétariat général du gouvernement », tempête-t-il.Face à ces déclarations, les syndicalistes menacent de radicaliser leur mouvement si le gouvernement continue à ignorer leurs revendications.

En effet, au deuxième jour de ce débrayage, les professeurs, docents et maîtres-assistants ont été nombreux à répondre au mot d’ordre de la grève nationale enclenchée par cette corporation. Notre virée dans les différents CHU de la capitale confirme ce constat. Toutes les consultations et les interventions prévues pour la journée d’hier ont été reportées, tandis que les activités de soins ont été paralysées. Néanmoins, le service minimum a été assuré par cette corporation. Rappelant toutefois, que le ministre de la Santé et celui de l’Enseignement supérieur ont révélé que « ce dossier n’était plus de leur ressort, mais de celui du Premier ministre ». Nonobstant tout cela, les grévistes ne comptent pas faire marche arrière et se disent plus que déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications. Outre la grève de trois jours des soins, la corporation poursuit toujours le boycott illimité des examens. La principale revendication des blouses blanches s’articule autour du versement dans l’immédiat de la rétribution accordée aux hospitalo-universitaires, en commun accord, entre les ministères de la Santé et celui de l’Enseignement supérieur. Cette situation devient de plus en plus chaotique, étant donné que la grève des soins condamne le malade algérien en premier lieu, tandis que le boycott illimité des examens l’avenir des étudiants en médecine. La sonnette d’alarme est tirée, et par les étudiants en médecine qui craignent d’aller vers une année blanche, et par les professeurs qui n’écartent pas cette éventualité du fait que les pouvoirs publics n’ont pas réagi d’un iota face à ce conflit. Ces derniers doivent sérieusement réagir dans l’immédiat afin de trouver une issue à ce conflit avant qu’il ne prenne une autre dérive. Une assemblée générale aura lieu aujourd’hui au centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d’Alger pour évaluer l’état des lieux et pour décider de la forme à donner aux prochaines actions.

Lemya Ouchenir

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