Un exemple à suivre

Partager

Mais voila bien un exemple à suivre concernant l’organisation de ce secteur combien intéressant.

Le collectif des transporteurs de voyageurs de la daïra de Chemini fait une exception à la règle et va jusqu’à donner une bonne leçon non seulement à leurs pairs des autres communes mais aussi à leurs responsables hiérarchiques qui n’ont pas pu mettre fin au désordre connu.

Ils sont 50 transporteurs assurant la desserte Chemini chef-lieu vers Sidi Aïch via Souk Oufella, ils ont, par le biais de leur section syndicale affiliée à l’UGCA, révolutionné dans leur circonscription les transports des voyageurs par l’instauration d’une discipline appliquée à la lettre et qui n’a pas tardé à donner ses fruits.

Ils n’ont pas seulement régulé leur activité pour que la tâche soit facile mais de par une charte qu’ils ont eux-même rédigé, adopté et respecté. Cela a permis aux habitants de cette région de voyager en toute quiétude et sans aucun souci de rester clouer longtemps en attente d’un bus.

Cela dit, le moindre détail concernant le transport des voyageurs est bien étudié pour que cette section locale intervienne et y remédie, cette dernière a gagné le pari de créer un réseau de transport à vrai dire unique en matière d’organisation.

«C’est de l’AG du mois d’avril 2007 qu’un règlement intérieur est adopté pour donner lieu à une feuille de route que chacun de nous est appelé à respecter à la lettre ses recommandations, si non toute violation de la clause sera suivie de facto par des sanctions», affirme Sayed porte parole des transporteurs de Chemini.

Des textes qui sont revus et révisés, selon l’évolution du quotidien, ajoute notre interlocuteur.

Cette organisation exemplaire touche tout le réseau de transport, depuis la station de départ où un chef de quai, payé par les propriétaires des bus, scrute les mouvements des usagers et veille au respect stricte des horaires de départ. Comme un maître des lieux, il ne tolère aucun dépassement des lois du règlement intérieur.

Son travail débute à l’aube avec l’arrivée des bus programmés aux premiers embarquements et qui seront lancés obligatoirement, à l’occupation des bus mais dès six heures et demie du matin, les départs s’effectueront à intervalle fixe de cinq minutes.

Pour éviter aussi tout débordement au retour de Sidi Aïch les organisateurs se sont mis d’accord à ce que chaque bus quitte la station avec sept places seulement occupées. Cela permettra d’abord de limiter le temps d’attente, puis donner la chance aux usagers des stations intermédiaires de trouver des places.

Une organisation bien réfléchie pour ne rien laisser au hasard, même la musique n’est pas permise dans les bus en présence des familles et des femmes.

Contrairement aux autres localités où l’on constate souvent l’absence des bus de transport durant les week end et jours fériées, ici à Chemini, tous les jours se ressemblent pour ces transporteurs qui travaillent de l’aube à la tombée de la nuit, et peu importe le temps qu’il fera. En dépit du réseau routier délabré et de la chaussée très étroite, ils se disent près à relever le défi pour apporter davantage d’amélioration à condition que la direction de transport de la wilaya accompagne positivement ces transporteurs soucieux et volontaires. Une ligne plus que saturée à cause des décisions hâtives prises par cette direction, qu’il fallait encore une fois contourner afin de trouver un système D pour y remédier. Il fallait imposer un repos journalier obligatoire à 8 transporteurs afin de rendre fluide le circuit. Une autre règle suivie à la lettre. C’est certainement ce respect formel d’une discipline rigoureuse qui fait la clé de réussite du collectif des transporteurs de cette localité.

Gagner là, où beaucoup ont perdu, est cette particularité exceptionnelle des conducteurs des bus de Chemini qu’il faut encourager et aider.

Nadir Touati

Partager