Abdelmadjid Menasra dans la pure logique des Frères musulmans

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Depuis la scission qui a frappé de plein fouet sa formation initiale, le MSP, en l’occurrence, Abdelmadjid Menasra, le chef des dissidents de l’ex-Hamas, fait de la surenchère politicienne et du racolage politique à tout bout de champ. Ainsi, sa dernière trouvaille avec le discours fondamentaliste religieux, en prônant, non sans conviction, une instauration pure et simple d’un Etat théocratique renseigne sur les visées extrêmement dangereuse de Menasra et ses acolytes au sein d’un MSP affaibli. La dissidence de l’équipe Menasra du MSP et la création d’une nouvelle formation intégriste, même sans l’aval du Madjlis Ecchoura, s’apparentent, au début, à une question de leadership, qui n’a rien a voir avec les questions politiques que pouvaient évoquer les militants de base de cette nébuleuse. Or, «la ruée dans les brancards» de Menasra se veut en fait un coup de fouet au profit d’un mouvance qui menace toujours les fondements de la République. La manière avec laquelle l’équipe Menasra s’est rebiffée contre Aboudjerra Soltani, fidèle serviteur du pouvoir, s’avère être l’option pour un machiavélisme politicien connu des islamistes et que campe le dissident Menasra. Le mouvement initié par les Menasra et autres cadres islamistes du MSP semble être solide comme un pont neuf, mais en prônant un discours aussi cru comme celui distillé par les plus récalcitrants d’entre les extrémistes, comme l’ex-FIS et les autres Djebellah, Menasra le fait en «cinq sec», soit, en bonne et du forme pour mieux apprivoiser la base militante du fascisme vert. Toutes ces mises en scène où s’entremêlent soutien au pouvoir et opposition vaine mettent le chef dissident au four et au moulin, soit, dans une «confortable» position de soutien à Bouteflika qui lui assure un protectionnisme du chef et au même moment, le met en odeur de sainteté avec la base qui s’inspire toujours de l’idéologie longtemps entretenue par Nahnah. La bataille semble gagnée par la dissidence. Ce qui le confirmerait est le refus de Aboudjerra Soltani de postuler à un portefeuille ministériel afin de barrer la route à ces «monte-en l’air» dans la maison MSP.

Menasra qui savonne la planche, à Aboudjerra qui était, durant tout son règne, «la femme d’un César qui ne doit pas être soupçonnée», comme disait un vieil adage, a usé et abusé in fine, de la politique de l’entrisme au point de la «pervertir» en un alignement que les frères musulmans récusent stratégiquement.. Au jour d’aujourd’hui, aux yeux de la base militante du MSP, seul Menasra, qui faisait partie du gotha, peut mener le bateau MSP, maintenant que la posture de Soltani se réduit comme une peau de chagrin. Les militants de base en sont allés jusqu’à évoquer le passé «Fisiste» de Soltani, lequel ne prêche, décidément, que dans le désert. Reste à savoir, si celui-ci va céder au chant des sirènes s’il venait à être lâché par ses soutiens en haut lieu. Le comble dans ces agitations islamistes est la myopie politique des démocrates qui, étant démissionnaires de la sphère militante, se complaisent, apparemment, dans l’intrigue et une course à l’affairisme, tournant le dos à un combat, pourtant homérique !

Mohamed Mouloudj

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