Les habitants menacent de recourir à la rue

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Cependant, la pollution menace aussi la vie des citoyens chez nous. En effet, lors de notre déplacement à Taghzout, village relevant de la commune d’Ouled Rached, il nous a été donné de constater de près cette menace qui guette la vie de ses habitants.

Aussitôt rapportée dans les colonnes de notre journal, ces habitants ont espéré un tant soit peu que les autorités, particulièrement locales “daignent” prendre en charge ce calvaire digne des pays pauvres.

Quelques jours après, la radio régionale de Bouira, en effectuant une visite sur les lieux, a aussi rapporté cette réalité. Un fait qui devrait susciter “l’intérêt” que portent les autorités concernées au bien-être du citoyen. Cependant, interviewé par cette radio, mardi dernier, le P/APC d’Ouled Rached avait “tout bonnement méprisé les habitants”, dira un habitant de ce village.

Ce premier responsable de la commune avait tenu, dans ses déclarations sur les ondes de la radio, à démentir ce qu’il a qualifié de “cette information ou bouffonneries” !

Tout en niant catégoriquement le fait, il avait déclaré que ces “eaux” sans dire de quelles eaux s’agit-il, parviennent “des montagnes” d’Ouled Abdellah et d’Ouled Rached. A en croire ses dires, ces “montagnes” dont il a parlé devraient être recouvertes de neige pour qu’elles puissent constituer une source d’eau qui se déverse sur l’oued.

Alors que même ce “genre” d’eau n’aurait pas constitué un danger, ces “montagnes” ne sont en aucun cas des sources “d’eau”. Il s’agit des eaux usées ! Pis encore, le P/APC avait aussi dit, en réponse à l’existence de la pollution : “Je ne le pense pas”. Contradiction faite, il a formellement nié cet état de fait. Le P/APC a déclaré que le village de Taghzout “dispose de plus de 40 puits qui sont opérationnels et d’où les habitants s’approvisionnent” tranquillement en “eau potable”. Ces habitants auraient assurément espéré en avoir autant de puits en bon état.

Le village, pour rappel, ne dispose que de 23 puits traditionnels dont une moitié est “hors service”, car contaminés. “Alors que l’huilerie, objet de polémique, n’est qu’à quelques 800 mètres du siège de la commune, notre cher maire aurait déclaré qu’elle est distante de 6 km”, nous dira d’un air furieux un autre habitant. Il faut aussi dire que ce P/APC s’est montré satisfait que les habitants se sont pris en charge eux-même pour s’approvisionner en eau potable.

Curieusement, avant le déplacement “guidé” de la radio sur les lieux, les habitants avaient assisté à la crue de cet oued ! En l’absence de pluie, miraculeusement, cet oued est redevenu relativement assaini lors de cette deuxième visite de la radio.

Les habitants des villes sont accoutumés au replâtrage tout azimut à la veille des visites officielles, on y plante même des arbres ! Ce village vient d’assister à une nouveauté, “assainir un oued pollué pour un moment donné, et de surcroît en un temps record !”. Les déclarations du P/APC, ne semblent pas passer inaperçues.

Les habitants de Taghzout sont mécontents. Ils considèrent que leur maire, sensé veiller sur leur bien-être, “a tout bonnement confirmé qu’il tourne le dos à leurs besoins élémentaires”.

Par ailleurs, alors qu’ils déclarent “en avoir assez”, ils exigent que les autorités de la wilaya y dépêchent une commission d’hygiène ou, à défaut, que l’on puisse rassurer les habitants et pourquoi pas, ironise un habitant “nous promettre comme à l’accoutumée des jours meilleurs”.

L. M.

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