De larges pans de la société dans la détresse

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“Je suis une femme âgée. J’ai à ma charge six enfants dont trois sont malades. Mon mari est chômeur. Je demande de l’aide pour subvenir aux besoins de sa famille” est-il écrit dans une lettre adressée à notre rédaction.

Encore une lettre ou plutôt un appel de détresse d’un jeune, l’aîné de la famille, qui ne sait plus où donner de la tête pour atténuer les souffrances de ses parents, mais également de ses frères et sœurs.

Il lance à l’adresse des âmes charitables cet appel : “Je suis l’aîné de la famille. A ma charge quatorze frères et sœurs dont quatre sont diabétiques et l’une de mes sœurs handicapée-moteur.

Mon père perçoit 4 000 DA/mois et est présentement cloué au sol. Je demande de l’aide pour la prise en charge médicale de mes quatre frères diabétiques et ma sœur handicapée.”

La situation socio-économique des milliers de familles est préoccupante. Il suffit de sillonner les grandes rues de la ville de Béjaïa pour s’en apercevoir.

Il en va de même dans les autres centres urbains aux quatre coins de la wilaya. La vérité est là, la voilà : des mendiants, des SDF et autres, qu’importe les appellations, les chiffres, la catégorisation, demandent de l’aide, interpellent les consciences, crient leur misère dans les rues, étirent leurs mains et lancent à la face de tout passant : “Sadaka fi sabil Allah” en les assaillant même pour obtenir quelques pièces de monnaie. C’est l’attristant quotidien des milliers de familles dans un pays qui dort sur une centaine de milliards de dollars.

Quémander, émettre un S.O.S sont des signaux de détresse, mais aussi des indicateurs révélateurs d’une précarité sociale, d’un appauvrissement global, d’une misère sociale rampante et d’un pouvoir d’achat en constante érosion.

Dans dix-sept communes, l’année dernière, il a été recensé, le chiffre est approximatif, soixante-quatre (64) personnes S.D.F (Sans domicile fixe) dont quarante-trois (43) sont des malades mentaux (39 hommes et 04 femmes).

Seulement treize (13) personnes ont bénéficié d’une prise en charge au niveau du foyer pour personnes âgées. Même le nombre de personnes sollicitant une aide durant les mois de ramadhan va de plus en plus crescendo ! Beaucoup de pères de familles peinent également à assurer un trousseau scolaire pour leurs enfants ! la liste des nécessiteux à Béjaïa est longue…

Les actions du Croissant-Rouge algérien et du mouvement associatif demeurent hélas limitées dans le temps et l’espace. Des mesures palliatives pour une pris en charge effective des franges entières de la société qui peinent à faire sortir la tête de l’eau tardent malheureusement à voir le jour.

Dalil S.

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