»Notre daïra doit être fière de ses champions »

Partager

La Dépêche de Kabylie : Qui est Benmouhoub ?

Benmouhoub Khaled : Je suis entraîneur du lancer (Marteau, disque, javelot et poids) au niveau de l’ES Amizour. Je suis diplômé en sport, spécialité athlétisme. J’ai débuté comme athlète en 1988, au sein de l’IRBA. En 1999, on a changé de sigle avec une autonomie et une autre section appelée ESA. Ce n’est donc qu’à partir de cette année que j’ai débuté ma carrière d’entraîneur.

Pouvez-vous nous dresser un bilan de ce qu’a réalisé votre section depuis votre venue sur la scène ?

De 1999 à ce jour, on peut pourrez dire que chaque année nous avons deux on trois athlètes médaillés en or, en compétition nationale, que ça soit en minimes ou en seniors. Cette année par exemple, et pour le compte du championnat hivernal qui s’est déroulé à Biskra, on a ramenés trois médailles d’or, dont deux en marteau/Garçons et filles, Disque/G et une autre en poids/F. J’avoue que par rapport aux moyens dont dispose le club, qui sont insuffisants, les résultats sont bien là, même avec un rien. Cela pour vous dire qu’on n’a pas de moyens, que ça soit au niveau de l’APC, ou au niveau de la DJS.

On comprend par là que c’est le fruit de la volonté…..

Je ne vous mentirai pas que ces résultats sont dus en grande partie à la volonté des entraîneurs et des athlètes. Quand je dis moyens, ça suppose le matériel, entre autres équipements, ainsi que les moyens financiers.

Et dire que notre club évolue en superdivision ! Ajouter à cela le manque d’infrastructures, et là je dirai que le lancer du marteau ou du disque, c’est des spécialités délicates à pratiquer, ce qui fait que ce sport demande la cage, que nous n’avons pas, avec tous les risques que peut engendrer ce genre de pratique. Ce qui fait que nous devons faire attention, et même les performances d’un athlète peuvent être freinées par rapport à ça, en hésitant à chaque fois, de peur de toucher un autre. Cela pour vous dire qu’un athlète ne peut même pas montrer ses capacités. Malgré et en sus de tout cela, nous sommes arrivés à réaliser des résultats probants par rapport à d’autres équipes plus aguerries et qui ont beaucoup de moyens. C’est une sorte de défis pour nous, par rapport aux autres clubs de haut niveau.

Il y a aussi l’aspect sérieux qui caractérise vos athlètes, à chaque entraînement. C’est un atout, non ?

Dans tous les sports, qu’ils soient collectifs ou individuels, les résultats ne peuvent venir qu’avec le sérieux et la discipline. Sans cela, je pense qu’on ne pourra pas aller loin. C’est le cas pour nos athlètes,auxquels on a inculqué cet aspect très important dans la pratique de tout genre de sport. Sans la discipline, nous ne serons pas là aujourd’hui, et, de surcroît, dans la super division. Ce qui est désolant, même si les résultats sont là, on ne le voit que grâce aux papiers ici à Amizour. D’autres entraîneurs louent notre mérite et les résultats réussis jusque-là, parce qu’ils en savent quelque chose. Bref, ce niveau n’est pas atteint fortuitement.

Selon vous, le fait que les autorités privilégient les sports collectifs au détriment des sports individuels. Est-ce une sorte de marginalisation ou de négligence ?

A ma connaissance, l’APC par exemple a octroyé 20 millions de centimes pour les deux clubs de football de la commune, alors que les autres disciplines on leur donne 5 millions de centimes pour chacune des associations. Pour ce qui est de la nôtre, on nous a octroyé 6,5 millions de centimes, dont 15000 pour Bouzebra, pour soi-disant se préparer. Je me pose la question : est-ce que c’est normal de préparer les Championnats d’Afrique avec un million cinq cent centimes ? C’est impossible !

Ce qui fait qu’il y’a réellement risque pour vos athlètes, qui ont besoin de plus de moyens pour pratiquer leur sport préféré et aillent dans d’autres clubs qui ont des moyens colossaux….

Certes, et c’est désolant aussi de voir cette frustration. Je vous donne un exemple de nos frais. Si on se déplace par exemple à Béjaïa, il nous faut à chaque fois au minimum 5000 dinars, cela sans oublier le repas froid de l’athlète. C’est pour revenir un peu plus sur les 6,5 millions de centimes de l’APC et pour dire : que ferai-je avec cette modeste somme ? A préparer le championnat de wilaya, celui d’Algérie, cadet, junior et senior et même celui d’Afrique ! Sincèrement je ne vois pas comment ?

Pour ce qui de Bouzebra uniquement, le programme qu’elle a, est très chargé, avec des compétitions locales. Si on a des moyens, on ira à des compétitions internationales, et ce vu son minima et son niveau, et avec les moyens pareils, elle va stagner.

On vous laisse le soin de conclure…

Je tiens à rafraîchir la mémoire du P/APC d’Amizour, de cette réunion que le comité avait eu avec lui un certain jour dans la soirée, à propos du cas de Bouzebra, où il nous a promis de la prendre en charge, sur tous les plans (Stages, compétitions et ses soins). Je me rappelle que durant cette réunion, il nous a demandé de lui signifier la somme dont nous avons besoin. A la réponse qu’on ne peut pas donner le chiffre exact de la somme il nous a répondus qu’il est prêt à lui procurer jusqu’à 15 millions de centimes, mais il octroie pour tout le club 6,5. Je profite donc de l’occasion pour faire un appel au wali de Béjaïa ainsi qu’à la DJS de notre wilaya. Ces derniers peuvent prendre connaissance de ce qu’a donné Bouzebra au niveau de la ligue d’athlétisme. Je lance aussi un appel à nos autorités communales, le P/APC et le chef daïra, pour nous venir en aide et de considérer ce club, qui risque la disparition, si l’état des choses ne s’améliore pas.

Entretien réalisé par R. M.

Partager